Clap de fin dans la vallée de l'Embryenne : silence on coule...

C'est non sans un pincement au coeur que Dominique et Renaud Pomart se sont résolus à tourner la page d'Embry et de liquider tous leurs biens. Vendredi et samedi, l'Auberge de l'Embryenne a donc ouvert une dernière fois ses portes pour une grande vente publique du fond de commerce. Tout le gros matériel, les véhicules, les chapiteaux ont vite trouvé preneur auprès des professionnels de la région. Le reste, les ustensiles de cuisine, la vaisselles et autres grands crus classés ont fait le bonheur des nombreux particuliers qui se sont succédés ces deux jours. Mais s'ils n'avaient le coeur à rire, les maîtres des lieux ont quand même trouvé saumâtre leur dernière mésaventure. En effet ils ont reçu mercredi dernier (14 mars) le permis de construire pour l'extension de leur restaurant. Un peu tard ! Par contre celui du complexe hôtelier a été une nouvelle fois rejeté pour 2%. Explications : pour permettre l'accès des personnes handicapées, la dénivellation ne doit pas dépasser 2%. Celle de la rue du Baillon est de 4% ... A quoi a tenu finalement la réussite du projet, de la sauvegarde et de la création d'emplois : deux petits degrés de pente. En tout cas cette histoire a eu le don de diviser le village qui aura du mal à s'en remettre. A l'image de l'association Eva, créée par Renaud Pomart et cheville ouvrière de l'animation locale. Elle a volé en éclat l'année dernière et, après bien des péripéties, les opposants aux projets ont repris le flambeau. Ces derniers ont également créé une Association de sauvegarde de l'église avec comme objectif son classement aux monuments historiques. Non sans arrières pensées. En effet, la propriété de Renaud Pomart, et du projet hôtelier, jouxte l'église. Les prochaines élections risquent d'être très animées. Francis Verhamme, après avoir annoncé son retrait, a semble-t-il fait volte- face. On assiste également ces dernières années à une augmentation des inscriptions de résidents étrangers sur les listes électorales locales. Leur nombre a doublé en 2006 par rapport à l'année précédente, pour dépasser maintenant la vingtaine. Il existe une quarantaine de maisons appartenant à des ressortissants d'Outre Manche et hollandais dans la commune. Ils peuvent voter aux municipales, et être élus, comme aux européennes, à condition d'avoir été assujettis aux impôts fonciers depuis cinq ans.