Même si on le craignait et on le redoutait, la décision, déjà annoncée mais cette fois définitive, de Renaud Pomart "de tourner la page" jette un certain trouble. Il s'agit d'un formidable gâchis économique et surtout la fin d'une belle aventure pour le petit village d'Embry, mais également pour le Pays des 7 vallées. Exit donc des emplois plus d'une trentaine, créés et à créer sur place, sans oublier chez les sous-traitants de la région. Terminé le projet d'extension des Salons de l'Embryenne avec l'ouverture d'un hôtel quatre étoiles sous forme de chalets. Dominique et Renaud Pomart se sont lassés des querelles locales "franco-anglaises et franco-françaises". Lassés des atermoiements et des lenteurs administratives. Lassés aussi du soutien "du bout des lèvres", mais jamais acté, des décideurs locaux. Ils ont donc décidé de quitter, à contre coeur Embry, le village où ils résident depuis plus de trente ans. Et vendre tout leurs biens et notamment l'aire de camping car, le square de l'Embryenne, les maisons et le restaurant. Dans ce dernier une vente du matériels se déroulera d'ailleurs sur place les 23 et 24 mars. Tout est à vendre, de la flûte à champagne en plastique à 0,05 € au Château Pétrus à 759 € la bouteille, en passant par la machine à glace italienne et le chapiteau. Les propriétaires honoreront cependant les réservations qu'ils ont pris antérieurement à leur décision.
Mais Renaud Pomart en a t-il trop fait ? En voulant jouer la transparence et en associer la population locale à son projet. Une population qui l'a toujours majoritairement soutenu. Un projet privé et financé entièrement par des fonds propres, sans aucune subvention. A t-il été trop naïf en pensant que seul l'intérêt général, et le côté économique, prévaudraient dans son projet ? Il a certainement, quelque part, suscité des jalousies, mais aussi contrarié quelques donnes, au niveau politique local notamment. Souvent précurseur, et quelque peu visionnaire, Renaud Pomart, a-t-il tort d'avoir eu raison avant l'heure? Comme Francis Duflos auparavant à Fressin de l'association Vivre au pays. A l'heure où l'on parle de développement touristique et économique son projet "clé en mains" n'a suscité que méfiance et incrédulité. Et surtout démontrer chez certains "citadins", selon Renaud Pomart, leur totale méconnaissance du milieu rural et de son devenir : "préférant leur confort et bien-être du moment sans se préoccuper de l'avenir". En son temps Jean-Jacques Hilmoine a parlé de " réserves d'indiens" au sujet des éoliennes! En attendant le milieu rural avait-il les moyens de se priver d'un tel projet porteur d'espoir et de développement ? On ne le saura sans doute jamais mais à force de laisser passer les occasions... Directeur Général de la société Distri club médical qu'il a fondé, Renaud Pomart n'entend pas pour autant quitter la région. C'est le seul point positif qui restera de cette histoire embryenne.