Hézecques est le type même de village du milieu rural qui après avoir longtemps subit, vu son école et ses commerces fermés, dans les années 70-80, a pu rebondir grâce à ses élus qui n'ont pas baissé les bras et n'ont jamais renoncé malgré les nombreuses difficultés dressées sur leur chemin

Le maire :
Tout jeune retraité de l'agriculture Bernard Duquenne, 58 ans, est déjà un vieux routier de la politique locale. Il a été élu pour la première fois en 1977 comme conseiller municipal. En 1995 il se lance à la conquête de la mairie et accède à la magistrature suprême à la tête d'une liste qui sera reconduite à chaque échéance. Et renouvelée et rajeunit lors de la dernière à la suite des décès de Michel Bizière et René Duquennoy. Une dernière élection municipale particulièrement disputée qui a vu l'opposition contester la liste électorale, sans succès.

Le territoire :
D'une superficie de 495 hectares dont cent de bois, Hézecques est relativement étendu pour une population de 118 habitants au dernier recensement répartis dans une cinquantaine de maisons dont 2 résidences secondaires. Une population concentrée dans le cœur du village qui n'offre plus guère de possibilités de trouver du terrain à bâtir. D'ou des problèmes insolubles et de nombreux refus de permis de construire, 6 au total. Avec comme motifs : terrains situés hors agglomération ou alors dans le périmètre d'une exploitation agricole. "Le tout sans aucune concertation avec le maire" le déplore Bernard Duquenne. Le village qui compte cinq exploitations agricoles tenues pour la plupart ou reprises par des jeunes, a su conserver son cachet champêtre. Et préserver une certaine douceur de vivre à l'image de la Lys qui traverse langoureusement le village.

La population :
Avec un tiers de retraité, un autre d'actifs et un dernier de jeunes scolarisés, la chute de la démographie a été enrayée et remonte tout doucement depuis 1999 (100) pour atteindre 118 habitants au dernier recensement. Hézecques comptait 138 habitants en 1968.

Les éoliennes :
Hézecques fait partie des privilégiés avec 9 machines installées sur son territoire. Une manne de 20 000 € va tomber dans l'escarcelle de la commune au titre du foncier bâti (760 € par Megawatt) et de l'entretien des voies d'accès. Soit près de la moitié du budget consacré régulièrement à l'investissement.

La Résidence "le village" :
Il aura fallu plus de cinq années pour mener à bien le projet. Pour stopper l'exode rural et faire face aux refus de permis de construire, Bernard Duquenne a décidé d'empoigner le "taureau par les cornes" et de déposer un dossier de lotissement pour la Marais de la commune, située plein du cœur du village, d'un 1,5 hectare. Un dossier très sensible puisque, comme son nom l'indique, situé en zone humide donc protégée et la MISE (mission inter-service de l'eau) s'est montrée particulièrement sourcilleuse. Mais le projet a trouvé sa conclusion l'an dernier. Neuf parcelles de terrain ont été viabilisées ou sont en passe de l'être. Plus exactement huit, puisqu’une a déjà été vendue et les travaux sont bien avancés. Avis aux amateurs donc et surtout un sacré coup de fouet pour la démographie locale.

Nouvelle mairie :
Dans le cadre de la Résidence "le village" la municipalité a conservé une parcelle pour ériger une nouvelle mairie ainsi qu'une salle municipale. Un vieux projet de Bernard Duquenne qui souhaitait pour sa commune "un lieu d'accueil digne de ce nom pour que la population puisse se réunir en toute convivialité". Et notamment lors des manifestations officielles mais aussi celles organisées par le Comité des fêtes, particulièrement dynamique. Et qui ne devrait pas trop grever le budget. En effet, la vente des parcelles de terrain, de l'immeuble abritant la mairie, l'ancienne école et le logement de fonction de l'instituteur devrait rapporter pas mal d'argent. Et Bernard Duquenne a déjà tâté le terrain pour décrocher des subventions. Et de ce côté là on peut lui faire confiance : quand il a une idée dans la tête, difficile de lui faire lâcher prise.