FRUGES : rencontre avec le sénateur Dominique Watrin.
Cette rencontre avec le sénateur communiste Dominique Watrin, à l’invitation de Marie-Lise Bernard une militante locale, a réuni les acteurs locaux du territoire dont Jean-Marie Lubret et Jean-Jacques Hilmoine, à l’Espace Sagot. De nombreux sujets ont été abordés avec pour commencer la mobilité en milieu rural et l’égalité du citoyen devant le service public. La notion de service public est d’ailleurs au cœur des débats, une notion qu’ignore l’Europe qui parle plutôt de service d’intérêt général ou de services aux publics. A ses yeux c’est la porte ouverte au secteur marchand donc privé et à la rentabilité et à ce titre la réforme de la SNCF est très significative de ce nouvel état d’esprit. Très au fait de la situation de par son ancien mandat de conseiller départemental il a rencontré à plusieurs reprises les responsables du Conseil régional, en charge des petites lignes régionales et locales, et notamment le ministre actuel Gérad Darmanin. Et il sera très attentif et vigilant en ce qui concerne la ligne Etaples-Arras, sachant qu’il y aura des choix à faire pour l’exécutive. Engagée sous Nicolas Sarkozy, stoppée sous François Hollande, la baisse du nombre des fonctionnaires va reprendre avec Emmanuel Macron et la suppression de 120 000 de poste. Autre sujet brûlant la fermeture d’une classe maternelle à Fruges évoquée par Jean-Marie Lubret. Selon la loi l’âge de la scolarisation obligatoire va être porté à 3 ans. Dans le Pas-de-Calais 60% des enfants étaient déjà scolarisés mais avec les restriction budgétaire et suppression d’emplois, le chiffre est tombé à 37%. Autre effet néfaste à ses yeux de cette loi, les communes vont être désormais être obligées de payer pour les écoles maternelles privées. Dans un autre domaine Dominique Watrin reproche à la Ministre de la santé Agnès Buzin rencontrée plusieurs fois à ce sujet, son manque de réactivité face aux problèmes de l’Aide à domicile et de la gestion des EHPAD, au bord de la rupture, tant financière qu’humaine. Un problème prévisible consécutif au vieillissement de la population et du « bien vieillir en bonne santé ». Mais là aussi les crédits se réduisent comme peau de chagrin avec la baisse des cotisations, des rentrées fiscales moindres. A ses yeux la règle doit être la même pour tous notamment pour les associations d’aide à domicile avec une aide portée à 26€ contre 16€ actuellement pour certains départements. L’état se désengageant de plus en plus, de 50% sa part est tombé à 27%, les départements doivent supporter la différence. Comme l’a signalé René Lagache, le président de l’association locale, les besoins vont encore augmenter car le nombre de demandeurs de l’APA va doubler dans les 20 ans à venir. Le parti communiste a demandé le déblocage de 400 à 500 millions d’euros dans l’urgence et la création d’un grand « service public de la perte d’autonomie », en partenariat avec les acteurs du terrain. A Fruges, comme l’a relaté Jean-Jacques Hilmoine, après la Maison de la santé, le béguinage et l’hôpital de jour en partenariat avec l’ADMR, le SIAD, un hameau de vie devait voir le jour complétant ainsi le dispositif de l’aide à la personne et du « bien vieillir ensemble » à domicile. Il aurait concerné les couples dont l’un des membres est atteint d’une maladie grave, parkinson par exemple. Seulement ce projet, dernier maillon de la chaîne a été abandonné par la nouvelle municipalité. Du côté des élus certains ont regretté la baisse des dotations depuis 2014 qui freine considérablement leurs investissements. Selon le sénateur ces derniers ont baissé de 15% en France.