Le corps du soldat Dekowski, tué à Ruisseauville, repose désormais parmi les siens dans un cimetière polonais à Urville (14)

Fils d'émigré polonais débarqué en France en 1927, à Hagondange (57), le soldat Ludwig Dekowski a été tué le 4 septembre 1944 à Ruisseauville, à l'âge de 22 ans, en défendant le sol français. C'est précisément ce jour anniversaire, le 4 septembre 2003, qu'ont choisi les autorités militaires, à l'initiative du colonel Hutin, pour exhumer le corps et le transporter au cimetière militaire polonais d'Urville, dans le Calvados, ou il reposera désormais au milieu des siens. Ludwig Dekowski est né le 3 mai 1922 et se destinait à la profession de tourneur. En 1939, après une brève formation militaire à Coëtquidan, il s'engage dans les forces polonaises, rattachées au 7ème régiment d'infanterie, sous commandement français. Après la débâcle, il gagne l'Angleterre le 1er juillet 1940 et l'armée polonaise cette fois-ci sous commandement britannique. Avant de participer à la campagne de Normandie il sera affecté à la défense des côtes anglaises, au 24ème Lancier de la 1ère division polonaise. Son destin tragique va le conduire dans le Nord de la France avec comme mission pour sa division, l'axe Abbeville - Hesdin - St Omer - Ypres. Le 24ème lancier du soldat Ludwig Dekowski avait franchi la Ternoise à Blangy et poursuivait sa route vers Ruisseauville pour couper la Nationale Hesdin - St Omer. De leur côté les allemands avaient établi un point de résistance dans le village pour maintenir la route ouverte le plus longtemps possible et permettre à d'importantes forces allemandes repliées sur Hesdin d'évacuer la zone. Des éléments d'infanterie de la valeur d'un bataillon appuyés par quelques canons antichars et 4 tank-destroyers étaient en position depuis le début de la matinée de ce lundi 4 septembre. Le premier char conduit par Ludwig Dekowski, en fait le numéro 2 car le premier était enlisé dans la Ternoise, fut manqué de peu par une pièce de 75 PAK. Il dégagea alors brutalement à gauche à travers une pâture pour rejoindre un peu plus loin la route qui converge également vers la place en venant d'Azincourt. Il fut alors atteint de plein fouet par un obus de chasseur de chars. Le soldat polonais fut tué sur le coup et enterré sur place le jour même. La municipalité et Le "Souvenir français", dont son vice-président régional Patrick Lecointre, ont longtemps pris en charge l'entretien de la tombe avant que la décision ne soit prise de transférer le corps dans un cimetière militaire. La cérémonie s'est donc déroulée jeudi matin en présence de Marek Chojnacki, consul général de Pologne à Lille et Michel Sfiotti, directeur interdépartemental des anciens combattants. Le Maire Serge Pouthé a présidé la cérémonie qui a vu l'exhumation du corps et sa mise en bière, suivi de la bénédiction du corps par un prêtre polonais et des hymnes nationaux franco-polonais. Puis à la salle à la foyer rural Guy Lyon, Serge Pouthé a reçu la médaille polonaise du mérite dans l'ordre du général Maczek.