CREQUY : le décès d’Emile Brebion.
Emile Brebion s’en est allée dans sa 92ème année, comme il avait vécu, sans faire de bruit. Pourtant sa vie a bien failli basculer en août 1944. Au début de la seconde guerre mondiale, de la classe 40, trop jeune, il n’est pas mobilisable. Mais il est néanmoins réquisitionné par l’armée d’occupation allemande pour construire des rampes de lancement de V1, au hameau de Bellevue. Rampes qui ne seront d‘ailleurs jamais achevées. En 1944, il est alors arrêté pour sabotage d’une ligne téléphonique. Il sera ensuite transféré à Montreuil, puis à Loos lez Lille en août de la même année et condamné à 6 mois de camps. Le dernier train de Loos est heureusement parti sans lui. Il emmènera vers leur tragique destin 800 prisonniers à 5heures du matin et les 600 derniers, dont Emile Brebion, seront libérés par les Alliés, en fin d’après-midi de la même journée. Il rentre donc à pied, à Créquy et reprendra son travail dans la ferme familiale mais aussi au café que ses parents tenaient également. Toute sa vie, Emile Brebion se sera dévoué aux services de ses concitoyens. Comme conseiller municipal de 1953 à 1965. Mais aussi comme sapeur-pompier volontaire et commandant du centre de première intervention (CPI) du village, en 1955. Là aussi il succède à son père Victor et finira sa carrière en 1982 comme capitaine honoraire. Et pendant 20 années trésorier de la société de chasse. L’heure de la retraite sonnera en 1985.