RUISSEAUVILLE : Fondateur des Foyers ruraux Nord et pas de Calais : Guy Lyon est décédé.
Même s’il avait quitté la région, pour la Vendée où habitait sa fille, il y a un certain nombre d’années maintenant, Guy Lyon était encore présent dans bon nombre de pensées et de cœurs d’habitants du canton. Un nom qui restera à jamais ancré dans ce terroir qu’il a tant aimé et servi. La commune de Ruisseauville le lui a d’ailleurs bien rendu en donnant son nom à sa salle municipale, en 1992. C’était un grand humaniste, un homme de progrès toujours en avance sur son temps, un pionnier des méthodes modernes d’enseignements et un passionné d’éducation populaire. Guy Lyon est né le 19 décembre 1921 à Hesdin. Homme de conviction, nommé instituteur pour son premier poste à Oignies, il est immédiatement ….révoqué pour avoir refusé d’accrocher la photo de Pétain dans sa classe. C’est son premier combat qui le mènera à s’engager dans la résistance, puis dans l’Armée des Alpes pour éradiquer le nazisme. Il participe ensuite à la guerre d’Indochine. Rentré en France, en 1949, il réintègre l’Education nationale à Ruisseauville, où il restera jusqu’en 1977, date de sa retraite. Secrétaire de mairie également, il financera la construction d’une aire de sport et d’une salle sur ses propres deniers pour permettre aux habitants de pouvoir disposer d’un lieu de rencontre et pratiquer du sport, du tennis de table et du tennis notamment. C’est la naissance du premier Foyer rural dans le Nord – Pas de Calais, en 1952. Dans la foulée il est élu à la Fédération nationale et y restera une trentaine d’années. Il fonde la Fédération départementale et l’Union régionale des Foyers ruraux dans l’indifférence des autorités administratives et politiques de l’époque. Mais grâce à forte personnalité, parfois dérangeante voire anticonformiste, il permettra la reconnaissance officielle de ce grand mouvement d’éducation populaire et Laïque. Il a également formé des générations entières de jeunes à son image, qui ont pris petit à petit la relève et poursuivent son œuvre, comme Pascal Dubuisson à Coupelle Neuve, Serge Pouthé et Eric Catto à Ruisseauville, Claude Vergeot à Fressin….Ce demi-siècle de pur dévouement, et surtout de désintéressement le plus total, lui ont valu les plus hautes distinctions comme la médaille d‘or Jeunesse et sport (1974), d’officier dans l’ordre du Mérite agricole (1996), de Commandeur des Palmes académiques (1983), et de Chevalier dans l’Ordre national du Mérite(1992).