LUGY : Il fêtera ses 900 ans en 2012 : le moulin de Lugy en perpétuel mouvement

On croit avoir tout dit, tout raconté, tout écrit sur le moulin de Lugy. Une rencontre avec les maitres des lieux, Betty et Bernard Delrue, nous prouve le contraire. En effet, il se passe toujours quelque chose dans cette bâtisse construite dans les années 1110 sous l'appellation Moulin de Griboval. En 1776, il se dote d'un vannage à 3 portes qui sera complété par une ossature métallique en 1931. Une année auparavant la roue a été remplacée par une turbine qui cessera de fonctionner dans les années 60. Mais depuis 2002 le moulin connait une seconde jeunesse. Le vannage a été refait à neuf et une nouvelle roue à augets installé en 2007 et la force hydraulique permet de fournir de l'électricité. L'ancienne four à pain à gueulard a lui aussi repris du service et Bernard Delrue enseigne l'art et la fabrication du bon pain et de brioches, biologiques, comme autrefois. On se bouscule pour suivre ses formations de partout, de France, mais aussi de Suisse, de Belgique, d'Hollande. L'agenda est pratiquement complet pour 2011. Mais loin de se reposer sur ses lauriers les deux, "presqu'heureux" propriétaires (on verra pourquoi par la suite) fourmillent d'idées et les travaux de rénovation se poursuivent. Avec la création de deux chambres d'hôtes bientôt achevées et d'autres verront encore le jour. La remise en état des huisseries extérieures, telles qu'elles étaient avant 1931, vient de commencer. Une aile du bâtiment va aussi être rénovée et recouverte de tuiles anciennes pour une meilleure intégration dans le paysage. Les visiteurs peuvent également profiter des trois hectares et demi du parc de la propriété pour une ballade le long de la Traxène, jusqu'au delà de l'ancienne voie SNCF. Auparavant il s'agissait de l'ancienne zone d'expansion en cas de crue de la rivière. En 2012 le moulin fêtera ses 900 ans et l'évènement sera célébré comme il se doit. Enfin Bernard Delrue et son épouse étudie la possibilité de l'inscription ou le classement du moulin au titre des monuments historiques. Donc tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes s'il n'y avait cette menace qui plane toujours sur le moulin. En effet les services de l'Etat examinent toujours la procédure de classement des cours d'eau visant le rétablissement de la continuité écologique. A ce titre la Traxène deviendrait une réserve écologique, ainsi que la Planquette semble-t-il. Cela signifie la mort de 95% des moulins selon Bernard Delrue. Mais aussi l'interdiction de la pêche et de toute activité touristique aux abords.