TORCY : cérémonie des vœux : « on va payer plus pour des services en moins ».
La rentrée s’annonce musclée à la Communauté de communes du Haut-Pays. En effet, Patrick Cornu, le premier magistrat de Torcy, qui dimanche matin particulièrement en verve et incisif, présentait ses vœux à sa population, entend bien y défendre les intérêts de sa commune et du monde rural en général. Des reproches adressés non pas à son président Philippe Ducrocq mais au conseiller départemental de Fruges qu’il accuse d’avoir « sacrifié » son canton. Après avoir balayé d’un revers de main les travaux locaux réalisés en 2017, dont la défense incendie, après un clash avec le syndicat des eaux de la Planquette, pour un montant de 35 000 €, subventionnée à 77%. Mais aussi des travaux de voirie à hauteur de 110 000€ financés à 40%. Il est ensuite rapidement rentré dans le vif du sujet avec la bienveillance et l’approbation de ses concitoyens. L’année dernière il leur avait annoncé : « qu’ils allaient payer plus avec des services en moins » et cela s’est vérifié avec la suppression du ramassage du verre à domicile. Mais plus grave encore à ses yeux avec la perte de la compétence périscolaire qui se profile à l’horizon. La politique mise en place ces dernières années pour les petites communes rurales avait permis de sauver les écoles, parfois même d’en rouvrir, en apportant des services nouveaux et indispensables à la population : garderies et cantines. Or cette compétence risque d’être rendue aux communes avec toutes les problématiques de gestion pour les élus ruraux. Aux yeux de Patrick Cornu : « la période de deuil des projets, pourtant votés par l’ex communauté de communes de Fruges, a commencé ». Après l’abandon du pôle viande et la possibilité d’installer une cuisine centrale, il se pose des questions sur le financement par la collectivité de ce projet porté désormais par une société privée. D’autant plus que les finances sont dans le rouge et il n’entrevoit pas à plus ou moins long terme de nouvelles recettes. Autre abandon : la médiathèque alors que dans le même temps on recherche maintenant des salles pour l’école de musique intercommunale et que l’on reparle d’une salle de cinéma « digne de ce nom » selon l’expression de président Philippe Ducrocq, lors de la présentation de ses vœux à Verchocq. Mais aussi l’hôtel d’entreprises qui devait booster l’économie locale. Patrick Cornu est donc très inquiet quand au devenir des petites communes rurales car la solidarité est loin d’être au rendez-vous. Comme les fréquentes absences de certains élus aux réunions pourtant décisionnelles pour certaines. C’est donc un homme à la colère contenue et déterminé qui se désole de voir : «le travail réalisé depuis des décennies pour développer Fruges et son canton disparaitre à petit feu ».