A défaut de moyens : les élus n'hésitent pas à mouiller le maillot.

Comme le dit si bien André Nourry, le maire, qui sait compter, pour un petit budget, " si pas de subventions, pas d'investissements. Et si pas d'investissements, c'est la mort d'un village". Mais à Ambricourt on compense par un cœur "gros comme ça", du bénévolat et de la bonne volonté. Les élus montrent d'ailleurs l'exemple en mettant régulièrement la main à la pâte.

Le maire :
André Nourry, 60 ans, retraité, entame son quatrième mandat : deux comme conseiller municipal sous l'ère de Marc Boutin, puis comme premier magistrat, succédant à ce dernier en 2001. Cadre commercial puis directeur de grandes surfaces, les chiffres et la gestion n'ont plus de secret pour lui, qui gère sa commune comme une entreprise. Il est à la tête d'un conseil relativement jeune, renouvelé à 30% lors des dernières élections.

La population :
Elle a explosé ces dernières années passant de 102 à 122 habitants. Pourtant comme le regrette vivement le maire, il n'y pas (plus) de terrains à construire à vendre. Mais une opportunité s'est présentée récemment avec la cessation d'activité d'un agriculteur qui a libéré certaines parcelles. Cela a permis la construction de huit maisons et donné un coup de jeune à la courbe démographique avec un quart de la population en dessous de 20 ans dont 14 enfants dans le Rpi des Hauts-liens.

Le village :
Il n'est guère étendu avec 330 hectares. "Et c'est tant mieux car moins de chemins à entretenir" pour André Nourry. Les soixante maisons, dont cinq résidences appartenant à des membres de la communauté européenne, sont pour la plupart regroupées au cœur du village, sur la rue Principale. Il s'agit d'une commune particulièrement développée au niveau économique avec sept exploitations agricoles, tenues par des jeunes, une ferme équestre, une pépinière d'entreprises, deux marchands ambulants, un producteur de pommes et un brocanteur-salon de thé appartenant à un couple d'anglais. Ambricourt est aussi un des rares villages du milieu rural à posséder deux salles municipales. La première est l'ancienne école transformée en coquette salle des fêtes, particulièrement fonctionnelle, avec notamment une cuisine équipée, pour la location. La seconde, "polyvalente" est destinée aux jeunes et à la vie associative locale.

Les associations :
Au nombre de quatre elles animent la commune à longueur d'année. A commencer par le club des aînés, la société de chasse et le foyer rural. De son côté le comité des fêtes "les Amis d'ambricourt", prend en charge l'organisation des manifestations locales, dont la célèbre ducasse. Avec les subsides recueillis il a acheté du matériel sportif pour la salle polyvalente et des jeux pour la population installés sur la place du village. Ainsi qu'un lave vaisselle pour la salle municipale.

Ecole :
L'école d'Ambricourt, fermé il y a plus d'un quart de siècle, va rouvrir ses portes à la rentrée prochaine ... pour trois mois. En effet, il s'agit en fait d'un dépannage. Celle de Coupelle Neuve est actuellement en pleine rénovation et les travaux ne seront pas achevés avant fin décembre de cette année. La salle municipale va donc retrouver sa vocation première.

Les projets :
Malgré ses faibles moyens (c'est André Noury qui le dit), la municipalité est toujours entrain d'entreprendre... et les finances sont pourtant saines. Ainsi dès la première (demi) année de ce second mandat, le maire et sa nouvelle équipe ont mis la défense incendie aux normes (25 000 €) et agrandi la rue de Basse-Boulogne, qui a accueilli quatre nouvelles maisons, pour 40 000 €. Et l'année 2009 est repartie sur les mêmes bases. Avec tout d'abord le remplacement du matériel informatique et du photocopieur de la mairie. Place ensuite à l'ADSL dont la fibre optique arrive de Blangy pour un coût de plus de 300 000 € pris en charge par la communauté de communes et subventionné à 80%. C'est grâce à la ténacité d'André Nourry et d'Etienne Theillier, le maire de Planques, que ce projet a pu aboutir. Et qui profitera aussi à d'autres communes du canton. De quoi un bonheur n'arrive jamais seul ! Place maintenant au gros morceau de la fin de ce mandat avec la réfection complète de la rue de Crépieul (qui mène à Crépy), classée départementale 71, conjointement avec la municipalité de Crépy. Si la chaussée est à la charge de l'Equipement, la municipalité va réaliser la borduration et les trottoirs et l'assainissement. Un projet de 120 000 € avec une subvention espérée de 60%.

Travaux :
A défaut de moyens donc, les conseillers municipaux mettent régulièrement les mains dans le cambouis et effectuent eux-mêmes les menus travaux dans la commune. Ainsi actuellement André Nourry, avec l'aide de ses deux adjoints, Jean-Luc Cailleux et Roland Jonville, sont entrain de refaire les joints à l'entrée de l'église. Une économie de 5 000 € dont n'est pas pu fier le premier magistrat.