Une commune en devenir qui ne se laisse pas enquiquiner et poursuit son développement avec en prévision une salle municipale.

Blottie au cœur de la vallée de la Créquoise, Lebiez a tout pour être heureux avec sa population qui rajeunit. Seulement la vie des élus est empoisonnée par des tracasseries administratives, dans le domaine de l'urbanisme notamment, qui freinent son développement et les obligent constamment à se remettre en question. Mais pas à renoncer pour autant !

Le maire :
Paul Fournier, 63 ans, retraité de l'Education nationale, est un vieux routier de la politique locale. Il a d'abord effectué un mandat de conseiller sous la férule de Louis Maillot, avant de succéder à ce dernier en 1995. Il a ensuite à chaque fois retrouvé son fauteuil majoral. Vice-président de la communauté de communes, il est également président du syndicat mixte de traitement et de tri des ordures ménagères (SMTT) du Pays des 7 Vallées. Un homme qui connait donc ses dossiers sur le bout des doigts.

La population :
Elle a considérablement augmenté ces dernières années passant de 208 à 245 grâce à la construction de 8 logements à la résidence du Clos des marécages. Il y a également eu quelques constructions de maisons individuelles. Mais comme dans bon nombre de villages, Paul Fournier doit se débattre avec d'inextricables problèmes de permis de construire ou d'urbanisme refusés pour des raisons qu'il a du mal à comprendre, car pourtant situés dans le périmètre constructible. Avec par exemple le dispositif de participation pour voirie et réseaux (PVR), censé simplifier les procédures, qui rend encore les choses plus difficiles pour les élus. Pour régler une bonne fois pour toute la situation il ne voit plus guère que le plan local d'urbanisme intercommunal (PLUI). "Il permettrait de bien fixer les règles face au législateur", souligne t'il, mais y croit-il vraiment. La population a cependant pris un coup de jeune avec un bon tiers de moins de 20 ans.

Le village :
Il compte encore cinq exploitations agricoles ainsi qu'une ferme équestre, deux artisanats et une société d'ingénierie travaillant pour l'export. Il s'étend sur plus de 900 hectares avec plus d'un tiers, deux bois privés. Sur les 120 maisons, une vingtaine est constituée de résidences secondaires et principales de résidents étrangers : anglais, belge et hollandais, dont certains travaillent en France. L'école accueille une classe dans le cadre du Rpi, ainsi que la cantine-garderie.

Eoliennes :
Paul Fournier est à l'origine des éoliennes dans le canton avec Marc Boutin, alors maire d'Ambricourt. Le projet a ensuite été repris et conduit par la communauté de communes avec le succès que l'on sait. Mais paradoxalement, la vallée de la Créquoise, Lebiez, Royon et Torcy en ont été privés au grand dam des maires. Pourtant les machines étaient situées en pleine campagne, entourées de bois, donc cachées à la vue des habitations. En outre elles devaient être construites par la société française Jeumont. Mais le projet a été officiellement refusé pour protéger une espèce protégée. "Il s'agissait surtout de protéger certains intérêts particuliers dans le domaine du tourisme", selon Paul Fournier car Lebiez est situé aux portes des 7 Vallées. Les maires n'ont cependant pas renoncé à leur projet.

Projets :
A chaque mandat Paul Fournier développe et mène à bien un projet. Le premier a consisté à la rénovation complète du bloc scolaire et de la mairie et le second, de l'église, entièrement refaite à l'intérieur comme à l'extérieur. Ce troisième mandat a débuté sur les chapeaux de roue avec l'achat conséquent de matériels d'entretien (tondeuse, tracteur) pour plus de 30 000 € et la construction d'un local technique municipal de 50 000 €. Mais le gros morceau est encore à venir avec la construction d'une salle municipale. En effet le besoin s'en fait de plus en plus ressentir, avec le rajeunissement de la population donc, mais aussi le développement de la vie associative qui va de pair. Paul Fournier, dans un premier temps s'est lancé dans la recherche d'un terrain. Une solution devrait bientôt être trouvée. Viendra ensuite la salle proprement à la quelle le maire voudrait y adjoindre une nouvelle mairie. Rendez-vous donc maintenant dans cinq ans pour l'inauguration. Mais entre deux il y aura encore deux gros dossiers à traiter, à savoir la défense incendie et l'assainissement.