Agriculture biologique ou intensive : faut-il choisir pour sauver la planète ?

Mettant à profit la projection du film de la Maison pour tous et Cinéligue "Nos enfants nous accuseront" de Jean-Paul Jaud, plusieurs associations locales ont organisé, à l'issue, un débat sur le devenir de l'agriculture et du bio en général. Samedi soir à l'Espace Sagot plus de 200 personnes ont assisté au film-débat de la maison pour tous. Nos enfants nous accuseront raconte la courageuse initiative d'une municipalité du Gard, Barjac, qui décide d'introduire le bio dans la cantine scolaire du village. Le réalisateur brosse un portrait sans concession sur la tragédie environnementale qui guette la jeune génération : l'empoisonnement de nos campagnes par la chimie agricole (76 000 tonnes de pesticides déversées chaque année sur notre pays) et les dégâts occasionnés sur la santé publique. Et un seul mot d'ordre : Ne pas seulement constater les ravages, mais trouver tout de suite les moyens d'agir ! Vaste sujet et débat ensuite avec la participation de L’A.F.I.P. 59/62 (elle relie et accompagne des groupes de réflexion, de travail, des associations, des réseaux qui tentent de concevoir autrement le développement rural et global), de l'association Graines de Saveurs, de producteurs et distributeurs bio de la région. Et surtout la participation de Marc Boutin, un des pionniers de l'agriculture bio et qui a raconté son parcours dans un livre "Un paysan en quête de vérité". Comment concilier l'agriculture productiviste et intensive d'un système de production agricole caractérisé par l'usage important d'intrants, et cherchant à maximiser la production par rapport aux facteurs de production, qu'il s'agisse de la main d'œuvre, du sol ou des autres moyens de production, tel que le matériel agricole. Et l'agriculture biologique qui se caractérise par le refus d'utiliser des produits chimiques, la biodiversioté, le développement local et durable, l'économie solidaire, une agriculture paysanne respectueuse de l'environnement. Invité à ce débat, Etienne Perrin Président du GRDA du Haut-Pays, (groupement régional de développement agricole), émanation de la Chambre d'agriculture, n'a pas fui le débat. Et même s'il se veut le représentant d'une autre agriculture il est parfaitement conscient des problèmes. Le débat reste toujours ouvert en attendant les premiers effets du Grenelle de l'environnement qui a laissé plus d'un participant dans l'expectative.