Bernard Delrue se bat contre les moulins : pour mieux préserver le Moulin de Lugy et la planète.

Grand pourfendeur des causes perdues, visionnaire ou véritable précurseur : Bernard Delrue de Lugy est un peu de tout cela à la fois lorsqu'il s'agit de discuter de la "résurgence" ou de la renaissance des moulins. Loin d'être passéiste, il se veut surtout être un homme de progrès animé de la seule passion de préserver le patrimoine, transmettre un certain savoir faire en mettant en avant les énergies renouvelables, non polluantes. Un sage diront certains à une époque où la pollution compromet l'avenir de la planète.
Une directive européenne impose d’avoir pour 2015 une bonne qualité des eaux de rivières. De son côté le conseil national de la pêche à fait introduire la notion de libre circulation du poisson et prône l'effacement des obstacles. Seule une région à mis en avant le potentiel hydroélectrique comme le démontre d'ailleurs le rapport Dambrine, de 2006, qui mentionne une grande réserve de puissance électrique chiffrée à une tranche de centrale nucléaire. Le Grenelle de l’environnement ne mentionne pas spécifiquement les moulins. Pourtant ils sont attaqués de toute part car, selon les uns, responsables de la disparition du poisson, selon les autres pollueurs de la nappe phréatiques et source d'inondations. Trois faits non argumentés que réfute Bernard Delrue avec un solide bon sens qui n'a rien à envier aux "anciens" du terroir. La migration des salmonidés et maintenant des anguilles : auparavant il y avait des centaines de moulins le long des rivières, sans passes à poissons bétonnés, et les cycles de la nature étaient respectés. Or les moulins ont disparu ou sont le plus souvent à l’arrêt depuis les années 50. Force est de constater une recrudescence des inondations, mais aujourd’hui toute pluie arrive de plus en plus vite à la rivière. Il n’y a plus d’obstacles naturels, comme les haies, ou comme la culture en travers de la pente qui freinaient les eaux de pluies. Les surfaces d’infiltration ont elles aussi beaucoup diminuées au regard des routes et des constructions individuelles ou collectives. La mise en place de grands collecteurs d’eau de ruissellement ne fait que déplacer le problème. La diminution des surfaces cultivées accroît aussi cette vitesse, tout comme le changement des cultures. Et les moulins ne sont plus là pour gérer les flux. Car contrairement à ce qui est écrit et dit, ils ont un effet bénéfique sur la gestion des niveau de l’eau des rivières.
Les solutions préconisées :
Tout à chacun peut apporter sa pierre. Tout d’abord en ne prenant pas les rivières comme des poubelles et chaque propriétaire d’une rive l’entretenant pour la libre circulation de l’eau. Il faut éviter l'abrasion des sols sans culture, cultiver perpendiculaire à la pente. Mais aussi ne plus réduire les zones d’infiltration naturelle de l’eau, en préférant l'engazonnement au béton, et rouvrir les fossés. Privilégier les engrais et autres traitements naturels et profiter aussi de la remontée des truites pour laisser durant une quinzaine de jours les vannage ouverts pour leur entretien. Les moulins ont donc un rôle primordial à jouer. Ils sont une source de puissance hydraulique, non polluante et gratuite, pouvant être utilisée soit pour une activité meunière en liaison avec un certain retour à la nature, ou d’hydro-électricité (5 000 kwh produits à Lugy), ou pour la fourniture d’hydrogène pour les voiture. Ils sont aussi une régulation des cours d‘eau et ils facilitent le remplissage des nappes phréatiques et des centres d’alertes, tant pour les pollutions que pour les hausses du niveau d’eau et aussi des crues. Leurs propriétaires se devant d’être en permanence capable de manœuvrer les vannes, d’où la mise en place de système de surveillance. Ils sont enfin un centre de vie aquatique et subaquatique et des lieux touristiques et de vie qu’il faut redynamiser.
Avec des solutions qui paraissent simples à mettre en œuvre, Bernard Delrue et son réseau de propriétaires de moulins aimeraient discuter avec les instances locales (Symsagel, Sage, et autres CLE et Smage AA), estimant être eux aussi concernés par les problématiques.