Lettre inachevée

Après toutes les discussions enflammées que nous avons eues, j’ai tenu à t’adresser Mon cher Jean-Marie, une dernière lettre qui restera à jamais inachevée.

Entre postiers quoi de plus naturel.

Pour te dire que tu allais bougrement nous manquer et que désormais rien ne sera plus comme avant.

Combien de fois avons-nous refait le monde toi et moi et cette P…. de Poste bien-sûr  qui était notre vie et une seconde famille.

Sans jamais tomber d’accord toi et moi.

Toi toujours très réaliste et essayant de me convaincre que c’était mieux avant ;

Moi toujours un peu rêveur et essayant de t’expliquer que le monde avait changé et qu’il fallait vivre avec son temps….

Mais sans illusion chacun…..

J’ai toujours chez moi la bouteille de chouchen que tu m’avais offert dernièrement au retour d’un voyage en Bretagne.

J’attendais une grande occasion pour la boire avec toi.

Mais je crains fort maintenant qu’elle ne se présentera jamais plus pour moi !

Je crains fort aussi que là-haut dans le ciel tu entendes encore parler de nous.

Je dis nous car avec notre ami en commun Pascal on n’a pas fini de penser à toi et à chaque fois que tu nous écouteras, tu n’as pas fini de te « maloter », comme disaient tes p'tites collègues du bureau de Fruges, hausser les épaules en implorant le ciel, tourner le dos, revenir après avoir fumé, une cigarette, ressasser la même chose …. Comme au bon vieux temps !

Et oui Jean-Marie tu hantes déjà nos esprits et nos cœurs que tu avais sur la main …

Repose en paix et pense aussi à nous.

Claude.