FRUGES : La guerre d’Algérie : Marcel Denis conserve dans sa chair ses blessures.
La section cantonale de la Fédération des anciens combattants d’Algérie (FNACA) a commémoré comme il se devait le 50ème anniversaire du cessez-le-feu du 19 mars 1962. Le matin une délégation à monter la garde à Notre dame de Lorette. En soirée le président Jean-Pierre Ducrocq a déposé une gerbe au monument aux morts en compagnie de Jean-Jacques Hilmoine, maire de Fruges et président de la Communauté de communes, et Jean-Marie Lubret, conseiller général. La cérémonie s’est poursuivie à l’hôtel de ville. Parmi ses membres de l’association figurait Marcel Denis, 75 ans, retraité de l’agriculture, porte drapeau de Rimboval. Il garde, gravé dans sa chair, les blessures de cette guerre qui n’a jamais voulu dire son nom. A sa libération, devant le conseil de réforme, il a été reconnu invalide, blessé de guerre. En pleine fleur de l’âge, à 20 ans, en novembre 56, il embarque à Marseille pour Alger après trois mois de classes à Lille. Il est ensuite affecté au régiment 56 B de l’armée de terre et à une garnison chargée d’assurer la sécurité de deux fermes isolées et de contrôles routiers dans le village d’Alma et son hameau de Corso. Les infiltrations de l’ennemi, venus rançonner les fermiers, sont nombreuses et très souvent de nuit. Il est également chauffeur du commandant de la section, le sergent-chef Chauvière. Un jour, au détour d’un chemin lors d’une mission, leur jeep saute sur une grenade et finit sa course dans un ravin. On relèvera douze impacts de balles et les deux soldats sont grièvement blessés et transportés à l’hôpital d’Alger. A sa sortie, et à deux mois d’être libéré, Marcel Denis est affecté à un autre poste. Et c’est là qu’il apprendra que son ami Paul Frammery, lui aussi un enfant de Rimboval, a été tué en opération. Il est resté deux ans en Algérie sans aucune permission.