FRUGES : Jean-Claude Martin et Léonce Duhamel rendent leur tablier : passation de pouvoirs à l'abattoir.
De fermetures programmées en mort annoncée, l'abattoir public de Fruges a souvent fait parler de lui. Pourtant il ne s'est jamais aussi bien porté que cette année où il est au maximum de sa production soit 6 000 tonnes. Et, comme le Phénix, il en passe de connaître une seconde vie grâce à la pugnacité des élus frugeois. La construction du nouvel abattoir sur la zone d'activités légères de la Petite Dîmerie se fera cependant sans le docteur vétérinaire Jean-Claude Martin, ni le directeur, Léonce Duhamel, qui ont fait valoir leur droit à la retraite. Vendredi soir à l'Espace Sagot, de nombreux invités avaient répondu à l'invitation de Jean-Jacques Hilmoine, président de la communauté de communes et maire de Fruges, pour le départ à la retraite de Jean-Claude Martin et Léonce Duhamel. En 1989, à l'arrivée à la tête de la municipalité de l'équipe d'Eugène Rolland, l'abattoir était promis à la fermeture. Mais à l'image du responsable de la commission Jean-Jacques Hilmoine, les élus s'y sont toujours opposés. Notamment en tenant tête au contrôleur général des Services vétérinaires venus rechercher le fameux cachet européen. Il a battu en brèche devant la détermination des élus, mais aussi de Henri Gallet, vice-président du conseil général, à l'époque. Les travaux de mise aux normes se sont succédés alors sans pour autant coûter un seul centime à la collectivité locale. Et surtout les emplois ont été sauvegardés. Depuis, avec la fermeture de l'abattoir de Boulogne, cet outil de travail est devenu indispensable pour le milieu rural, car situé en plein coeur d'une région d'élevage. Pour les filières courtes notamment ainsi que les producteurs locaux. Si l'abattoir de Fruges affiche désormais une bonne santé et a réussi à surmonter tous les obstacles c'est grâce à l'implication sans faille de Léonce Duhamel et de Jean-Claude Martin. Le premier est arrivé en 1968 et a toujours veillé à ce que tous les utilisateurs puissent y trouver leur place. Quant au second, nommé par la Direction départementale des services vétérinaires en 1977, il s'est constamment impliqué dans son fonctionnement et a participé à sa sauvegarde pour le plus grand bénéfice des éleveurs locaux. Désormais l'abattoir a changé de statut et il est devenu intercommunal. Une société d'économie mixte a été créée, présidée Germain Dollé, vice-président de la communauté de communes. Les conseils général et régional ont donné leur aval pour la construction du nouvel abattoir. On attend maintenant la décision du Préfet de Région. Léone Duhamel sera remplacé par Eric Crépin et Jean-Claude Martin par Stéphane Lion.