FRUGES : Les parents d'élèves ne baissent pas les bras et ne veulent pas qu'on "touche à leur école".

La manifestation de l’association de parents d’élèves des écoles publiques de Fruges et de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) a connu un franc succès ce samedi matin, jour de marché. Il est vrai que malgré une augmentation de la population dans presque tous les villages du canton, la situation est loin d’être florissante pour le prochaine rentrée scolaire. Outre Fruges qui va perdre deux postes, les écoles de Coupelle Vieille et Créquy, ainsi que le Rpi de la vallée de la Créquoise, risquent eux aussi d'enregistrer une baisse du nombre de professeurs. « C’est la règle de la calculette » comme l’explique Jean-Jacques Hilmoine, maire de Fruges et toujours aussi remonté, qui a siégé durant 10 ans à la commission paritaire de l’Inspection Académique. « Auparavant le pays minier et le milieu rural étaient considérés comme zones sinistrées et traitées à part. Mais désormais c’est fini  et c’est le même principe pour tous. L’annonce retardée de 2 mois, pour cause d’élections cantonales, des fermetures de classes va en outre poser de sérieux problèmes de gestion pour les collectivités territoriales». Même s’il ne se décourage pas, l’ancien principal du collège Brel de Fruges estime : « que le mal est fait. La baisse de la qualité d’enseignement avec des classes surchargées va engendrer de nouvelles difficultés scolaires pour les enfants. Avec la réduction des services publics aussi, dans le cadre de la réforme générale des politiques publiques (RGPP), qui conduit à des économies budgétaires, et le désengagement de l’Etat vont réduire les capacités d’aménagement du milieu rural. Alors qu’avec la politique de décentralisation le canton de Fruges avait remarquablement tiré son épingle du jeu et commencé à réduire les écarts en proposant de nouveaux services et attirant une nouvelle population ».  Selon lui il s’agit aussi d’obliger les écoles à se regrouper et fusionner. Comme pour les collèges où il a appris que celui d’Auchy était désormais rattaché à Hesdin. « Le monde rural est donc en danger pour les 15 prochaines années » et risque de redevenir selon son expression favorite « un espace vert avec une réserve d’indiens ». Ce dont ne veulent pas les parents d’élèves, ni les élus concernés, ni les enseignants qui ont défilé nombreux ce samedi. Par la voix de sa déléguée FCPE Marie-Lyse Bernard, ils veulent l’accès à l’école pour tous, et dès l’âge de deux ans, comme le stipule l’article 1113-1 du code de l’Education. Ils souhaitent également que les nouveaux enseignants puissent avoir une "véritable formation" et revendiquent des créations de postes dans le primaire.