PATRIMOINE 

Plus de 50 ans  au chevet du château 

article de  MAURICETTE FAŸ du Journal de Montreuil.

Paul Glaçon connaît les moindres recoins du site qui reçoit de nombreux visiteurs notamment lors des fêtes ou des transhumances avec les chèvres de Nicolas Lemaire de la chèvrerie de la Planquette.

Fressin Depuis 1968, Paul Glaçon s’implique bénévolement pour défendre ce fleuron touristique. Mais le château des Sires de Créquy a besoin de gros travaux pour sa sécurisation, la préservation de ses pierres. L’intercommunalité doit s’engager dans cette opération  

Depuis 1968, d’abord au Syndicat initiative puis chez les Amis du Patrimoine et à l’association du Château, Paul Glaçon, fressinois d’origine, ne compte pas son temps pour son village.

Commerçant aujourd’hui à la retraite, il s’implique surtout pour le château féodal, un des fleurons touristiques du Haut-Pays du Montreuillois. Avec son église, ses maisons patrimoniales, mais aussi Bernanos, Fressin, village fleuri niché au cœur de la vallée de la Planquette, a tous les atouts pour attirer les visiteurs. Son point d’orgue reste bien sur les vestiges du château féodal des sires de Créquy, inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1996.

LE CHÂTEAU JOUE SON AVENIR

Propriété de la commune, ce site de trois hectares environ accueille 5 000 visiteurs par an. Si l’animation est assurée par l’association du Château qui propose notamment un week-end festif au mois d’août avec « Folle nuit du monde » et « Château en fête », c’est la communauté de communes du Haut-Pays du Montreuillois qui a compétence en matière de travaux et d’entretien. En ce qui concerne l’entretien, la CCHPM l’assume avec un employé à mi-temps qui s’occupe du débroussaillage et des jardins.

« Dans l’association, je me tourne plus vers le devenir des pierres et de ce patrimoine » , explique Paul Glaçon qui revient l’étude sanitaire lancée depuis des années. « Je suis bénévole et je me bats depuis plus de 10 ans pour faire avancer ce dossier mais aujourd’hui, il est clair que des décisions doivent être prises » , poursuit M. Glaçon qui ne manque pas de le dire lors des réunions des commissions tourisme de l’intercommunalité mais aussi lors des visites d’associations liées au patrimoine, des contacts avec Franck Tétard, conservateur du patrimoine départemental, ou encore dernièrement lors de la venue de Frédéric Sampson, sous-préfet de l’arrondissement.

Après une première étude sanitaire mal ficelée, une 2 e a été mandatée avec toujours en ligne de mire la sécurité du site, la préservation de ses vestiges dont les pierres subissent les aléas du temps sur le bâti visible mais aussi en souterrain.

Au fil des années, des actions ont déjà été menées avec les bénévoles pour valoriser cet espace et attirer les visiteurs mais le gros des travaux réclame l’engagement de la collectivité.

« Nous sommes des bénévoles, nous nous impliquons pour ce site mais si rien ne bouge, nous allons nous décourager »

Paul Glaçon

Confiée au cabinet T’Kint, l’étude sanitaire évoque une enveloppe avoisinant le million d’euros pour dans l’immédiat stabiliser les vestiges. « Il n’est pas question de reconstruire le château » , précise M. Glaçon qui attend que le débat intervienne au sein du conseil communautaire. Il ajoute : « Ce dossier peut bénéficier de 80 % de subvention » . Pour lui, cette année doit être décisive pour l’avenir de ce site touristique où il était également prévu d’associer une maison du patrimoine, qui pourrait devenir une annexe de l’office de tourisme intercommunal. Il a d’ailleurs écrit aux délégués communautaires pour évoquer les opérations urgentes avec la stabilisation des tours, l’ouverture d’un chantier en bénévolat ou en insertion pour le déblai de la haute cour, du souterrain dont l’entrée s’écroule, la restauration de la base de la grande tour.

UN TOURISME SANS FRONTIÈRE

Sans baisser les bras, il poursuit ses démarches en y associant d’autres structures et associations patrimoniales ou en imaginant des activités ludiques. Il a d’ailleurs relancé la participation de Fressin dans le réseau médiéval avec Bours, Azincourt, Vieil-Hesdin et Montreuil et verrait bien le village obtenir le label « village patrimoine ».

« Nous sommes aux portes des 7 Vallées, à portée de flèche d’Azincourt, il faut donc en profiter » , poursuit M. Glaçon qui rappelle qu’en matière touristique, Fressin a été un jour dans les 7 Vallées, un autre dans l’Audomarois puis à l’agence Opale and Co pour revenir sous le giron de l’intercommunalité du Haut-Pays. Mais précise-t-il « le tourisme n’a pas de frontière et nous devons saisir toutes les opportunités pour valoriser notre village » . Le site du château a encore beaucoup de secrets à délivrer. « On ne peut rien faire sans l’apport financier de l’intercommunalité et des divers partenaires » , souligne Paul Glaçon qui regrette « le manque de soutien envers les bénévoles qui n’hésitent pas à s’investir » .

À bientôt 75 ans, Paul Glaçon ne perd pas de sa vitalité, lui qui passe beaucoup de temps sur le site, mais il est clair que le temps est aujourd’hui à l’action.

Le site du château des sires de Créquy devrait rouvrir ses portes dès le mois d’avril.