FRESSIN : l’église Saint-Martin : une vieille Dame de 592 ans qui résiste à l’usure du temps.
Samedi soir, dans le cadre de la Nuit des églises 2017, l’association des Amis du patrimoine et des environs a ouvert les portes de l’église Saint-Martin classée monument historique en 1906. Au terme d’un remarquable exposé, la présidente Eliane de Rincquesen, a retracé son histoire à travers les siècles avec ceux qui l’ont fondée, entretenue, restaurée, agrémenté d’un diaporama préparé par Claudine Paul. Cette vieille Dame de 592 ans est née en 1425 de par la volonté de Jeanne de Royer, la veuve du Sire Jean IV de Créquy qui souhaitait être inhumé dans une chapelle prés d’une petite église existante. Elle fit donc ériger la chapelle seigneuriale pour abriter son tombeau surmonté de gisants en marbre blanc et qui existe toujours. Elle abrite également un retable, l’un des plus anciens de France ayant pour thème « le couronnement de la vierge, thème médiéval venu d’Angleterre vers l’an mil. En 2015 ce retable, classé au titre des objets des monuments historiques, a fait l’objet d’une restauration importante. Puis le chœur de l’église a été bâti vers 1430 par Jean V de Créquy, fils de Jean IV, le transept et le clocher par Jean VI et la nef, longue de 16 m sur 14m, par François, frère de Jean VI. A trois vaisseaux dans le style gothique flamboyant séparés par des colonnes de grès il supporte d’imposantes voûtes. En 1525 un incendie ravage la nef latérale donnant sur la Grand-rue. Après être reconstruit les guerres d’Espagne laissent des stigmates sur le pignon sud du transept. En 1663 Charles III de Créquy fait restaurer le grand porche et le fait orner d’un créquier à 7 branches, le blason familial. Il meurt en 1687 et c’est le dernier seigneur de Créquy dont on trouve trace dans l’église. Au fil des siècles l’édifice religieux atteindra le summum de sa splendeur avec de nombreux travaux intérieurs d’embellissement : boiseries, chaire, maitre-autel, etc. Puis viendront les périodes difficiles de la Révolution française mais heureusement l’église ne sera pas vendue comme bien national. Puis suite au Concordat l’édifice est rendu au culte et s’en suivra la renaissance de l’église car les paroissiens, tout comme les municipalités qui se succéderont sont attachées à leur patrimoine religeux. Comme les prêtres, les maires participeront par des dons, des travaux, des restaurations, à sa renommée tout comme le célèbre écrivain Georges Bernanos, les réalisateurs de cinéma dont Maurice Pialat. En 1962 le dernier curé de Fressin est nommé. Il s’agit de Jan Bille dont le nom restera à jamais gravé dans le cœur des paroissiens mais aussi pour une maquette de l’église désormais exposée dans la maison du culte.
Les travaux de restauration se poursuivent sur le grand portail d’entrée, le clocher, les contreforts, mais aussi l’électrification des cloches, etc. De nos jours les Amis du patrimoine veillent à sauvegarder et mettre en valeur le mobilier en partenariat avec la municipalité qui a adhéré au réseau des églises ouvertes. D’autres projets sont en cours avec le remplacement des circuits électriques des cloches et de l’horloge notamment