A Avotra-France : la collecte de compléments alimentaires pour sauver des enfants à Madagascar.

L'association Avotra-France a été créée en 2001 par le docteur Pierre Branquart pour soutenir Avotra-Madagascar en charge d'un orphelinat situé à Tananarive. Comme l’a expliqué ce dernier lors de l’assemblée générale, samedi soir à la salle Verts-loisirs, elle agit et lutte contre la pauvreté par l'utilisation rationnelle de tous les moyens disponibles afin que la santé et l'éducation deviennent accessibles à tous. Et ce dans plusieurs domaines en liaison avec Richard Rahajason, président de l'association malgache et le docteur Bako, médecin au dispensaire.

 Domaine alimentaire :Une caisse de secours alimentaire permet de nourrir 250 à 300 personnes (adultes, bénévoles et enfants) pour une dépense moyenne par jour de 0,18 € par personne. 71% de la population vit au dessous du seuil de pauvreté

 Domaine sanitaire : L'association envoi  du matériel médical par Aviation sans frontières grâce à un pilote d'Air France, Yvan Fouchet : seringues, aiguilles, nécessaire de petite chirurgie, antiseptiques, pansements, compresses, etc. Ces matériels sont destinés à des médecins bénévoles qui interviennent dans les deux dispensaires de l'orphelinat. Ouvert aux gens de la rue et aux familles en détresse, ce département sanitaire et social représente une part importante de l'action entreprise. La réforme Cyclamed (chargé du recyclage des médicaments)  interdit désormais d'envoyer les MNU (médicaments non utilisés)  comme auparavant et il faut maintenant les acheter sur place, d'ou des dépenses supplémentaires.

 Domaine scolaire : L'orphelinat est doté d'une école primaire et secondaire agréée par le Ministre. Il faut donc acheter des fournitures scolaires, du mobilier, du matériel informatique, financer les logements de fonction des enseignants.

 Laurence Demagny veille scrupuleusement aux comptes de l'association qui, bon an mal an, récolte 30 000 €. Les fonds proviennent essentiellement des adhésions (200 adhérents) et des dons, 50%, et de manifestations organisées (thé et soirée dansants, tombola, loto), 40%. La majeure partie des reversements est affectée à l'achat de produits de premières nécessités (33%) et à la caisse de secours alimentaire (43%). Avotra France peut également compter sur ses bénévoles qui œuvrent dans l'ombre. Mais aussi sur des actions ponctuelles comme celle dernièrement de M. et Mme Bonvoisin de Campagne les Hesdin qui ont offert 150 kg de leurs bagages personnels pour transporter du matériels (savon, dentifrice, lait, etc.).

Trois questions à Pierre Branquart, le président.

Question : comment êtes-vous arrivé à créer votre association ?

Réponse : Au départ il ne s'agissait uniquement que de récolter et expédier des médicaments non utilisés. Il suffisait de se baisser pour les ramasser et éviter le gaspillage. Devant les ravages de la misère dans ce pays, nous nous sommes investis davantage avec une dizaine de bénévoles. C'est mon épouse Sylvie qui a eu l'idée de baptiser l'association Avotra-France en relation avec Avotra-Madagascar.

Question : la situation dans ce pays, l'un des plus pauvres de la planète ?

Réponse : Madagascar n'a pas échappé à la crise économique et a jeté davantage d'enfants dans les rues. Avec aussi une certaine instabilité politique qui n'arrange pas les choses La pauvreté et la précarité se sont aggravées. Quelques chiffres pour décrire la situation actuelle : 71% de la population  vit en dessous du seuil de la pauvreté, 60% des habitants a moins de 25  ans et 45 % des enfants souffrent de malnutrition. Chaque année à Madagascar 60 000 enfants meurent encore avant l'âge de 5 ans soit 112 sur 1000.

Question : que faire alors, quels projets pour les années à venir ?

Réponse : poursuivre notre action dans nos domaines d'interventions. Mais surtout développer la récupération nutritionnelle. Il faut savoir que la situation pondérale s'est dégradée. Les enfants sont sous-alimentés et sur 100, 44 ont un poids inférieur minimal pour leur âge et souffrent de malnutritions. 60 000 enfants meurent avant l’âge de 5 ans  soit 112 sur 1000.  Dans nos pays civilisés les compléments alimentaires vendus en pharmacie sont destinés aux personnes du 3ème, voire 4ème âge ou en fin de vie. Ils sont hyper protéiques et caloriques et très concentrés. Ils pourraient donc constituer un apport considérable dans le développement des enfants et  servir à sauver des vies à Madagascar. Et comme ils ne sont pas considérés comme des médicaments ils peuvent donc être expédiés par Aviation sans frontières. Cette filière est désormais primordiale.