Les Amis du patrimoine, commission du patrimoine humain, à la recherche de la destinée des anciens combattants.

L'ambition de l'association des Amis du patrimoine est non seulement de pourvoir à la mise en valeur des vieilles pierres communales mais aussi à la sauvegarde du parc naturel paysager, à la culture, et du patrimoine humain. Cette dernière commission est présidée par Jean-François Ménery membre de l'association des anciens combattants. Depuis la publication d'un ouvrage elle s'efforce de reconstituer la mémoire "combattante" du village. Comme l'a rapporté Francis Alexandre, un enfant du pays et écrivain, bien des destins sont encore ignorés. Ainsi lors d’un passage au cimetière du village, il a remarqué une plaque accolée sur l’un des murs de l’église. Celle–ci, érodée par le temps, laissait entrevoir qu’elle remontait au 19ème siècle. Intrigué par l’inscription, il n'a pas manqué alors de rapporter dans « Les passagers des 4 saisons » (édition de juin 2002) à la page 112, l’ancienneté et la raison de sa présence. En 1895, l’expédition de Madagascar entraînait la capitulation de la reine Ranavalo. Une plaque mortuaire scellée sur le mur de l’église du village, en façade principale, livre aux habitants cette épitaphe : Augustin, Ernest, Joseph Potriquet mort sur le territoire malgache à Morololo, le 2 septembre 1895. Dans un second ouvrage intitulé « Au pays des 7 vallées coule la Chevrette et son patois » (édition de Mars 2004), sont replacé quelques anecdotes pouvant permettre d’aller à la rencontre de vécus mais aussi de cet autre patrimoine qu’est le patois picard, langue vernaculaire ou dialectale par excellence. Pour revenir à notre sujet on peut aussi, dans le registre des cruautés du siècle dernier, rapporter des scènes longtemps passées sous silence. Celles par exemple que vécurent certains fressinois durant la colonisation française (autre sujet sensible d’actualité). Et de citer le nom de Joseph Alexandre, le père de l'auteur du livre aujourd'hui décédé, qui en 1925 participa aux opérations de guerre au Maroc. Appelé pour servir les intérêts de la France, il participa durant 18 mois, dans le Rif, aux opérations de reddition d’Abdel-Krim... Cette épreuve militaire avait ainsi contraint de nombreux paysans à quitter leur terre et partir pour les lointains et très étranges pays d’Afrique… On mesure mal, encore aujourd’hui, la profondeur du gouffre au regard d’une France coloniale voulue par les gouvernants et d’une France agricole campagnarde vécue au quotidien par les paysans tels ceux de nos villages d’Artois. Encore beaucoup de travail en perspective pour les membres de la commission.