FRUGES : Pascale Maret et "son encrier maudit" récompensée au salon Ruralivres
Après Conteurs en campagne, le salon Ruralivres, initié par la Fédération régionale des Foyers ruraux, constitue le second temps fort de la vie culturelle du milieu rural, dans le Nord et le Pas de Calais. Il s'agit d'un prix de littérature, décerné chaque année par des adolescents des collèges des deux départements. L'objectif étant d'inciter les jeunes à développer leur appétit pour la lecture. Pour attribuer cette récompense, les participants doivent lire une sélection de cinq ouvrages, différente selon le niveau de lecture de chacun. Dans le Pas de Calais, l'édition 2012 de Ruralivres a connu son épilogue ces mardi et mercredi, à Fruges, et a réuni 52 collèges pour plus de 1 700 élèves accueillis sur deux journées. Ils ont pu, avant la proclamation des résultats, participer à des ateliers thématiques, rencontrer des auteurs et de nombreux professionnels du monde du livre, soit plus de 100 intervenants. Pascale Maret a reçu le premier prix dans la catégorie des "grignoteurs" pour son roman "l'encrier maudit". Ancienne professeure de lettres, elle se consacre désormais à l'écriture de livres pour adolescents depuis une dizaine d'années. Elle habite la région parisienne mais ses racines sont issues du Massif Central. C'est dans cette région que se situe son roman. Pendant une classe verte installée dans un vieux manoir, trois élèves de 5ème qui n’ont pas grand chose en commun, se retrouvent projetés cinquante ans, dans les années 60. Ils se retrouvent pensionnaires d’un internat dirigé par l’antipathique Sarillot et contraints de s’adapter à ce nouvel environnement. Ils s’y font à la fois des ennemis et des alliés et découvrent que le directeur cache une jeune fille dans ses appartements. Pour la sauver de ses griffes et retrouver leur époque, les trois compagnons d’infortune devront surmonter bien des épreuves, dont la moindre n’est pas d’apprendre l'entraide. De son côté Yves Grevet, a été récompensé dans la catégorie des "dévoreurs" pour son livre "Seuls dans la ville : entre 9H et 10H30". Cet auteur de romans pour adolescent de Marnes la Vallée, professeur des écoles à mi-temps et écrivain depuis 2004, a déjà reçu le premier prix de Ruralivres en 2010. Son roman évoque l'histoire d'une professeure de français, qui un jour a proposé à ses élèves de première, un exercice d’écriture hors des sentiers battus avec le sujet suivant : "postez-vous seul(e) à un endroit du centre-ville entre 9 heures et 10h30, et écrivez ce que vous voyez ou ce que cela vous inspire". Mais ce jour-là, dans la matinée, le notaire, maître Marideau, est assassiné, et son corps retrouvé dans une Mercedes bleue au cœur de la ville. L’enquête menée par la police n’avance guère. Deux élèves Erwan et Cassandre, entament une enquête parallèle. Ils épluchent toutes les copies de leurs camarades pour y trouver des indices et la vérité sortira de leurs écrits. La proclamation des résultats s'est déroulée en présence notamment de Dominique Dupilet, président du Conseil général qui a tenu à cette occasion à rappeler son attachement au développement de la lecture, et de la culture en général, en milieu rural.
FRUGES : Une première nuit du livre militante réussie avec des « Frugitifs » plus vrais que nature.
"Quand les mots battent la campagne" cela s'entend, même si ce mercredi soir à Fruges, au début, ils ont un peu résonné dans le vide. Mais ensuite de par l'écho, les amateurs de littérature nocturne sont venus nombreux pour cette première nuit du livre militante, une initiative des Foyers ruraux et de l'Office de la culture de la Communauté de communes. Comme l'explique Josy Saelens, l'animatrice, l'idée était de proposer un évènement culturel aux adultes dans le prolongement du salon littéraire pour adolescents, Ruralivres. Mais aussi au nom du développement rural et de l’accès à la culture au plus grand nombre. Avec des rencontres avec des écrivains noctambules, des bouquinistes, des éditeurs. Mais aussi les "Contes de la sauvagerie quotidienne" de Tony Havart. Des contes déjantés et contemporains où l’étrange, l’inquiétant ou le loufoque surgissent sans crier gare dans des petites vies bien rangées. Comme pourquoi dans directeur des ressources humaines y a-t-il le mot humaine ? Quelle est la vitesse de pénétration dans l’air de Dieu en cas de chute du Paradis ? Comment fait-on rentrer la vache dans une boîte à Meuh ? La troupe des "Frugitifs", composée d'habitants du canton a étonné son auditoire. Il s'agissait en fait de la restitution de la résidence de l'écrivain Thierry Maricourt au centre intercommunal d'action sociale et plus particulièrement de l'atelier d'écriture, sur l'histoire de Fruges au début du siècle dernier. Autre restitution celles des bulles d’ados, une exposition de l’atelier BD de Yann Filbien avec les jeunes adolescents. Enfin le village associatif a permis aux foyers ruraux et autres associations ou mouvements de présenter leurs activités. Comme "L’arbre à rêves" qui a parlé des réserves indiennes et présenté son premier recueil de contes ‘Etoile des forêts", la Ligue des droits de l’homme qui a lu quelques textes, etc.