A la carrière à ciel ouvert de MRV : un bon filon au grès des pelleteuses.
Un automobiliste passant devant les carrières à grès MRV (Matringhem, Reclinghem, Vincly) ne peut imaginer l'intense activité qui règne derrière quelques rangées d'arbres et monticules de terre. Arrivée depuis maintenant trois ans dans ce petit village réputé pour son tourisme la société, filiale du groupe les Grès de Pernes, tourne pourtant à plein régime avec une quinzaine de salariés. Des chauffeurs d'engins bien sûr mais aussi des mécanicien, électricien, soudeur : le matériel est en effet soumis à rude épreuve de par la dureté de la roche. Branle-bas de combat lundi sur les routes du Haut-Pays avec un nouveau convoi exceptionnel qui a mobilisé les forces de l'ordre. Il ne s'agissait pas cette fois-ci d'éoliennes mais de l'arrivée d'une pelle Caterpilar 385B de 100 tonnes aux carrières MRV en provenance de l'Aube. Il n'existe que deux exemplaires de cet engin dans le Pas de Calais, le second étant en service à Marquise aux carrières de la Vallée Heureuse. Le grès est une matière noble unique dans la région de Matringhem comme l'explique le directeur commercial Hervé Leys. Elle provient de la sédimentation de sable de mer et qui date de la période du dévonien (quatrième période du paléozoïque, entre 395 et 345 millions d'années avant notre ère). Il est constitué de 95% de grains de silice et de sable quartzeux agglomérés par un ciment naturel. Mais n'exploite pas une carrière qui veut, même après avoir découvert le filon. La réglementation est très stricte et le cahier des charges bien précis. A Matringhem en l'occurrence le droit d'exploitation est encore de 20 ans pour la société MRV, sur une surface de 10 hectares et jusqu'à 30 mètres de profondeur. A l'issue le site devra être réaménagé selon normes paysagères et environnementales en vigueur, avec notamment un lac, des plantations, etc. A longueur de journée donc trois pelleteuses extraient le grès de la falaise en s'enfonçant dans le sol. Selon leurs grosseurs les blocs de grès ont différents usages. Les rochers, de moins d'une tonne, servent comme murets de protection, de soutien de berges, etc. Les blocs de moindre importance sont utilisés comme rocailles, décorations, etc. Viennent ensuite les gabions pour les murs de soutènement notamment. Enfin, 50% de la production est utilisé comme "fond de forme" pour les routes, les différents accès. Les éoliennes ont été grande consommatrice de ce produit pour leurs chemins d'accès. Pour un autre usage les pierres passent également dans un concasseur primaire, puis dans une calibreuse pour séparer les différentes tailles. Du 20/40 pour le drainage et l'assainissement, le 5/15 pour la grenailles. Grâce au lavage, du sable est aussi recueilli. Il s'agit de sable siliceux très recherché, là aussi pour les besoins de l'assainissement, collectif ou individuel (loi du 6 mai 1996), mais aussi pour les manèges hippiques car il est perméable et souple. Pour le lavage il s'agit d'eau de récupération qui s'infiltre au fond de la saignée, à 30 mètres de profondeur donc. Après usage elle est envoyée dans un bac à décantation. Hervé Leys envisage l'avenir avec confiance. Ce nouvel outil va contribuer a booster la production pour faire face à une forte demande, en provenance de l'étranger également. En outre la carrière de Reclinghem produit un grès qui a la particularité d'être rose et qui fait fureur en Belgique et en Luxembourg. Les transporteurs du coin s'en frottent les mains. La carrière est également ouverte aux particuliers. Contact : 03 21 03 70 70. |