Inauguration ce vendredi : une nouvelle vie pour le moulin de Lugy.

La première étape de la renaissance du moulin de Lugy est maintenant achevée. Après la boulangerie et son remarquable four à gueulard, la roue entièrement reconstruire, vient d'effectuer ses premiers tours Même s'il n'y a plus de grains à moudre désormais, elle produira plus prosaïquement de l'énergie. De l'électricité qui servira à alimenter la grande bâtisse et plus tard les deux gîtes actuellement en construction. L'inauguration officielle, placée sous l'égide de l'Office du tourisme des 7 vallées, se déroulera ce vendredi 6 avril.
La construction remonterait au 16/17ème siècle. Sur un dessin de Lugy extrait de l’album de Croÿ, il existe des bâtiments le long de la Traxène à gauche du château. En1768 il est fait mention d'un vieux moulin dans la description du plan terrier seconde édition. Le vannage avec ses trois portes est également dessiné sur le plan de la Traxène avec la mention : ventellerie au SgN comte de Thiennes, en date de 1776. Sur le plan cadastral de 1831 il est représenté tel qu’il est aujourd’hui. Depuis Pierre Bulot en 1857, les meuniers et propriétaires se sont succédés. Avec en 1875 : Charles Henri Nantois, meunier ; En 1901 : Alexandre Ricquez Bulo ; En 1933, Paul Ricquez-Bienaimé ; En1960 : Bernard Sockeel ; En 1985 : Jean-Michel Messiaen et depuis le 1er juillet 2003 donc, Betty et Bernard Delrue. Le moulin par lui même a subi de nombreux travaux comme en 1928, après la destruction du vannage suite à une crue, la mise ne place d'un nouveau plan 4 portes bois. En 1932, changement radical avec la signature du règlement des eaux avec la turbine déclarée pour une puissance de 14/17 kW pour une hauteur de chute de 2,15m et un débit 800 litres/seconde. La grande roue a donc disparue pour être remplacée par une turbine dîtes à chambre d'eau. La transformation complète du moulin se poursuit de 1934 à 1936 pour une dépense de 100 000 francs de l'époque. Avec pour terminer les travaux, la substitution d’un vannage bois au profit d’un vannage fer avec 3 portes en bois au lieu de 4. En1959, cession du droit de moudre pour une valeur 1 800 000 francs pour une capacité d'écrasement de 9000 quintaux et un contingentement 6140 quintaux, force motrice 14/18cv. Mais en décembre 1960 le moulin cesse son activité. Jean-Michel Messian essayera de lui redonner vie en remettant en fonction l'ancien four à pain. Mais ce sont Betty et Bernard Delrue qui vont conduire la restauration jusqu'à son terme. Après la création de l’association Deux mains comme autrefois, ils retroussent leur manche. Avec pour commencer le déblaiement des 10 m3 de gravats. Ils récupèrent ensuite un axe de roue et de ses accessoires dans un moulin en inactivité, retirent la turbine et réparent le mur du coursier côté fosse. L’ossature fer et les portes du vannage sont démontées ainsi que les crics et les crémaillères pour remise en état. En juin 2006, la restauration peut commencer avec la mise en place de la nouvelle ossature en bois du vannage puis des crics et des crémaillères. Et en octobre de la même année la construction de la nouvelle vanne motrice et de sa grille de protection. Les premiers essais se dérouleront en novembre. La nouvelle roue, construite par la société SEIM de Bourbourg, est livrée en fin d'année. En janvier 2007 les choses se précisent avec la réalisation et la mise en place des portes du vannage et enfin le montage de la roue. Réalisés en mars, les premiers essais hydrauliques donnent satisfaction au maître des lieux. Et que la roue tourne !