Jean Hanquez est le doyen du comité des fêtes du quartier St Gilliet : un roman à lui seul.

FRUGES : Jean Hanquez la mémoire vivante du comité Saint Gilliet
Après la disparition du président Fernand Cornu, Jean Hanquez est le plus ancien membre du comité des fêtes du quartier saint Gilliet. Dès l’âge de 15 ans, en 1962, il faisait son entrée au sein de cette société créée en 1921 par Emile Thillier. Fernand Cornu en était déjà le président avec Albert Petitprez et son épouse, secrétaire-trésorier. Bien évidemment selon les dires de Jean Hanquez les "Saint Gilliet" de ses débuts « c’était vraiment autre chose ». Avec une neuvaine de fêtes, des soirées dansantes mémorables, des courses cyclistes épiques, des animations uniques dans la région. Et des souvenirs et des anecdotes à la pelle. Il est bien sûr intarissable sur le sujet. Il se souvient très bien de son premier char intitulé « les jeunes mariés » avec le célèbre carrosse de Paul Coquempot, tiré par « Finette » le cheval de Fernand Greuez. A cette époque la kermesse était surtout connue pour son défilé et ses chars décorés et fleuris, plus d’une vingtaine chaque année, agrémenté de quelques sociétés musicales et déjà des Gilles venus de Belgique. Les préparatifs commençaient plusieurs mois auparavant, car toutes les décorations étaient confectionnées à la main. Puis, au fil des années, le défilé s'est motorisé et le C4 de Jean-Paul Dufour a remplacé le trait boulonnais. Mais Jean Hanquez est toujours resté fidèle au poste malgré certains aléas de la vie dont un incendie qui a détruit une bonne partie de ses archives, photographiques notamment. Il compte plus de quarante chars à son actif dont certains réalisés avec Jean-Louis Pocholle, longtemps son complice. Une autre tâche lui fut également dévolue par la suite. Celui de voiture ouvreuse pour les courses cyclistes, féminine le lundi soir et masculine le dimanche après-midi. En Ami 8 Citroën puis en LNA, il a souvent pris tous les risques pour arriver avant les coureurs qui allaient de plus en plus vite, au fil des compétitions et des progrès techniques. Alors que son accompagnateur, responsable de la sono, était agrippé à la porte, ne parvenant pas à placer le moindre mot dans le micro, du genre baladeur. La quête des membres honoraires et le ramassage des lots pour le bal gratuit du mardi soir faisaient partie intégrante de la vie de la kermesse Saint Gilliet et du folklore local. Bien des ménages ont souffert lors de cette période très agitée et certaines épouses étaient une semaine sans voir leurs maris. Il valait bien d’ailleurs. Le radio crochet du samedi soir a longtemps connu le succès avant de s’effacer, là aussi petit à petit, supplanter par la télévision, les discothèques. Le quartier St Gilliet connaissait alors une vive animation qui s’achevait bien souvent au lever du jour par le non moins célèbre « réveil en fanfare ». Désormais c’est une sono qui remplace le clairon et qui sillonne les rues de Fruges le dimanche matin aux aurores. Les temps changent et les traditions petit à petit disparaissent…