Fusion Créquy-Fressin : un mal pour un bien pour poursuivre une préserver l'avenir.

Si à Fressin la fusion a semblé couler de source (de la Planquette), à Créquy ce n'est pas de gaité de cœur que l'on s'est résolu à cette issue, mais par raison. Créée en 1937, l'association sportive de Créquy est l'un des clubs les plus anciens de la région. Et des plus glorieux. Avec ses faibles moyens mais de l'énergie à revendre, le club a longtemps figuré parmi l'élite. En atteignant tout d'abord la Régionale lors de la saison 88/89 jusqu'à 91/92. Puis, après quelques années de purgatoire, le temps d'une nouvelle génération de joueurs d'éclore, l'Interrégionale directement en 1996. Durant trois saisons ses joueurs vont alors rivaliser avec les meilleures équipes du Nord-Pas de Calais. Président depuis 1965, Edmond Henguelle, a tout vu, tout connu, tout ressenti avec ce club. La fusion, et non pas l'absorption d'un club par un autre, est devenu obligatoire à ses yeux ou plus exactement une" union de fusion" qui permet aux deux clubs de repartir à leurs niveaux actuels. C'est là également que le bât blessait à Créquy qui devait conserver ses 5 points pour pouvoir rester en Excellence (arbitres, nombre d'équipes...). Non pas par ambition mais pour permettre aux joueurs d'évoluer à un certain niveau et conserver leurs acquis. Une chance maintenant pour les fressinois dont les meilleurs éléments pourront intégrer l'équipe A de ce qui risque fort de s'appeler : l'Union sportive Créquy-la Planquette (USCP). Avec les ententes constituées chez les équipes de jeunes, le système manquait de souplesse mais désormais cette fusion va y remédier à avec un brassage des effectifs à tous les niveaux. Et offrir ainsi de nouvelles perspectives d'évolution et de progression pour le futur club. Le problème récurrent du manque de joueurs n'est pas près de disparaitre, mais si à l'heure actuelle, chez les débutants et poussins l'on assiste à un certains renouveau. Il faudra encore dix ans avant de retrouver un meilleur équilibre selon Edmond Henguelle. Au niveau économique, l'AS Créquy commençait à se retrouver étrangler financièrement parlant. En effet, malgré les manifestations organisées (tournoi, soirées...) le trésorier éprouve désormais de plus en plus de difficultés à boucler son budget et il doit puiser dans les réserves. Le président a mis le doigt sur les subventions accordées aux clubs. Très insuffisante à Créquy à ses yeux, comparée à celle de Fressin et les municipalités de la Vallée de la Planquette. Mais aussi de pointer le manque d'engagement des villages environnants de la Créquoise dont les habitants viennent pratiquer et utiliser les installations créquinoises. Une source de revenus à explorer pour Edmond Henguelle. Outre son vécu, le club local possède de solides références dans le domaine de la formation avec plusieurs titulaires de brevet d'Etat football dont Alain Leroy, responsable actuellement des débutants. Ce dont pourront profiter leurs nouveaux partenaires. Enfin, dernier point auquel le président créquinois entend se montrer vigilant avec l'esprit sportif, la camaraderie et l'éthique qu'il conviendra de conserver et de développer. Bref tout ce qui a fait le succès de l'AS Créquy. La voie est donc toute tracée et, en qualité de président de la commission au District Côte d'Opale, Edmond Henguelle va forcément suivre le dossier de très près. Une réunion prévue le 12 mai à Créquy, à 20h00, va permettre de finaliser cette fusion.

Ce qu'ils en pensent :

Dominique Catto : 30 ans de fidélité.
Pour Dominique Catto, 30 ans de présence continue au club, il sera difficile d'oublier le nom de Créquy, lui qui a tout vécu de l'intérieur. Mais il ne s'en fait pas une fixation, bien au contraire. "Cette fusion est bonne chose et nécessaire pour résoudre nos problèmes. Tous les joueurs sont prêts à tirer dans le même sens dans la mesure où il n'y a pas d'opposition au projet. A Fressin, il y a déjà une bonne ambiance et cela ne devrait pas poser de problème. Il y a d'ailleurs déjà plusieurs années que l'on évoque le sujet et les deux clubs ont eu le temps de se préparer". Joueur d'expérience par ... Excellence il espère seulement que, la fusion, faite les choses soient bien claires et bien précises à tous les niveaux.

Stéphane Cassagne : l'entraineur de l'équipe A.
Il s'agit pour lui d'une bonne opportunité pour stabiliser les effectifs. "La fusion va créer une saine émulation chez les joueurs dont certains, de Fressin, vont avoir la possibilité d'évoluer en Excellence. A eux de se motiver et de faire l'effort de vouloir rejoindre le groupe. Ca permettra aussi de réduire les écarts entre les équipes (si Fressin ne redescend en promotion de 2ème). Il faudra cependant une bonne coordination entre les staffs. J'ai ressenti de l'envie de jouer le jeu lors d'entrainement en commun. Cela ne pourra que profiter à tout le monde".

Alain Paquez : entraineur de l'AS Fruges.
Il connait parfaitement les problèmes et comprend la situation pour en avoir déjà longuement discuté avec les dirigeants et les joueurs des deux clubs. "Une bonne chose cette fusion qui va simplifier bien des choses au niveau sportif. Je suis entièrement pour et je vois même une équipe intercommunale dans les années à venir. Nous en avons déjà discuté au niveau des jeunes il y a deux saison mais il faut attendre que l'idée fasse son chemin. Mais pourquoi pas l'étendre aux seniors car un jour ou l'autre l'AS Fruges risque de se retrouver dans la même situation. Nous avons d'ailleurs déjà recours à une entente avec Verchocq pour nos équipes de jeunes".
Alors à quand une équipe de la Communauté de communes ?

Simon Henguelle : le jeune capitaine.
A 25 ans, le petit fils du président représente l'avenir du club et pour lui : " J'en pense beaucoup de bien comme pour les ententes au niveau des jeunes. Il va y avoir une concurrence entre les joueurs, ce qui n'était pas le cas auparavant à Créquy, et va conduire à élever le niveau de l'équipe. Et pourquoi pas viser plus haut. On va pouvoir également faire face aux imprévus et aux aléas qui surviennent tout au long d'une saison en alignant une équipe compétitive à chaque rencontre".

Edmond Henguelle : bénévolat et passion.
Qu'on aime ou qu’on n’aime pas Edmond Henguelle ne laisse pas indifférent dans l'univers impitoyable du football. Il y a une chose en tout cas qu'on ne pourra jamais lui reprocher : sa passion et son implication au sein de l'AS Créquy. D'abord pour avoir relancé le club en 1965 avec ses quatre frères, comme joueur-président, puis comme président tout court. Et maintenant depuis des décennies à domicile, comme pour les matchs à l'extérieur, il prend place sur le banc des remplacements à côté de l'entraineur, tour à tour Bertrand Demagny, Alain Leroy et maintenant Stéphane Cassagne. Un rite immuable. Non pas pour s'immiscer sur la tactique à suivre où donner des conseils. Au contraire, respectueux de l'autre, il ne prend jamais parti et garde dans son for intérieur tout ce qu'il ressent pour "l'après match". Et des propos toujours très mesurés et jamais une parole plus haute l'une que l'autre. Créquy a toujours été un club qui dérangeait dans les hautes sphères du football : avec ses faibles moyens, mais une volonté énorme et un cœur gros comme ça, il se permettait de faire la nique à d'autres clubs beaucoup plus huppés. Victime de préjugés il a longtemps payé son image de "paysans", mais fiers de l'être, car sur le terrain la différence ne se voyait guère. Certaines grosses écuries gardent un souvenir cuisant de Créquy et sont repartis avec des défaites cinglantes. Les murs des vestiaires visiteurs en gardent encore des stigmates. C'est là une des fiertés d'Edmond Henguelle d'avoir su hisser son club parmi les plus grands sans jamais dévier de la ligne de conduite adoptée : bénévolat et passion. Mais avant de partir la conscience tranquille et le devoir accompli, il lui reste une dernière tâche à accomplir : réussir la fusion et porter sur les font baptismaux : l'Union sportive Créquy - la Planquette.