FRUGES : Fête de la rose : Folquin Lainé et Eugène Rolland : un siècle de militantisme à eux deux.

Pour sa Fête de la rose, la section frugeoise du Parti socialiste a choisi de mettre à l'honneur ses anciens militants en présence de Daniel Percheron, président du Conseil régional, Jean-Claude Leroy, député et Vincent Léna. Jean-Jacques Hilmoine, lui-même décoré, est revenu sur la longue vie de militantisme de Folquin Lainé et Eugène Rolland qui a eux deux comptent  un siècle d'adhésion.

A 92 ans Folquin  est certainement l'un des plus anciens élus en activité de France. Il fait toujours partie du paysage politique local en qualité d'adjoint au maire de Créquy. Il a été élu pour la première fois conseiller municipal en 1953 et réélu ensuite à dix reprises sans discontinuité. Il est devenu adjoint au maire de 1959 à 1983, sous le mandat de Michel Derollez, puis a succédé à ce dernier de 1983 avant de céder à son tour son fauteuil à Germain Dollé, en 2001. Soit au total, et pour l'instant, 57 années de mandats électifs. Sous ses différents mandats, il a constamment été à la pointe du progrès et de la modernité dans de nombreux domaines. On lui doit notamment la construction d'une salle municipale, d'un terrain de football et de vestiaires, l'aménagement d'une zone artisanale pour maintenir l'emploi dans sa commune. Enfin, il a entrepris les premières tranches d'assainissement poursuivies par son successeur. Sous des abords bonasses, c'était un redoutable prédateur et savait "où taper" et "qui taper" pour décrocher des subventions. Et qu'importe la couleur politique du Gouvernement, du moment qu'il s'agissait de l'intérêt de "sa" commune. Il n'a d'ailleurs pas hésité à quitter le hameau de Maisoncelle ou il avait toujours vécu pour devenir maire car à Créquy les maires ont toujours résidé "d'in ch'village". Folquin Lainé a aussi  été un militant de la première heure en adhérent en prenant sa première carte en 1958, au SFIO puis au parti socialiste. Il a d'ailleurs porté les couleurs de ce parti  à trois reprises lors d'une élection cantonale (battu de 17 voix seulement en 1970 par le sénateur-maire de Royon Baudouin de Hautecloque). Il a mené de nombreux combats dans sa vie. Le premier il l'a perdu durant la seconde guerre mondiale. Comme ancien combattant, bloqué dans la poche de Dunkerque, il est fait prisonnier à Brest en essayant de gagner la France Libre. Il sera alors déporté en Autriche en janvier 1940 durant trois ans. Il retrouve ensuite la ferme familiale en juin 43 remplacé par la relève. Sa longévité lui a valu de nombreuses médailles et distinctions

A 82 ans Eugène Rolland, né le 16 juin 1928 à Matringhem, goûte désormais une retraite bien méritée après une longue vie de militant, d’abord au SFIO puis au Parti socialiste, depuis 1964, soit 46 années. Auparavant c’était déjà un sympathisant actif puisque dès octobre 1945, alors qu’il n’avait pas encore l’âge de voter, il a participé aux législatives de l’époque comme « guide » dans le canton de Fruges sur les recommandations de Bernard Chochoy, d’Abel Poulain, alors maire d’Hesdin et candidat SFIO. Pour l’anecdote, il fut élu  en même temps qu’Henri Henneguelle, maire de Boulogne sur Mer et frugeois d’origine. Le nom d’Eugène Rolland restera à jamais attaché à Fruges comme celui qui a bouleversé le paysage économique et social, de la ville dans un premier temps, puis du canton. Comme conseiller municipal, il a toujours élu au premier tour. Pour la première fois en 1965, puis reconduit en 1971, 1977, 1983, 1989 et 1995. C’est en 1989 qu’il s’empare à la surprise générale de la municipalité et devient maire, à la tête de son équipe où figurait en bonne place Jean-Jacques Hilmoine, son successeur. Il est vrai qu’un an auparavant, il était déjà devenu conseiller général du canton. En 1989 il a fallu faire face à des situations imprévues et réaliser des travaux d’urgence comme à la station d’épuration, à l’abattoir, promis à la fermeture, et à l’église. Puis, reconduit brillamment à la tête de la municipalité en 1995, comme au Conseil général en 1994 (il lui a manqué 78 voix pour passer au premier tour), il entreprend alors de grands travaux. Il ouvrira alors une ère nouvelle et prospère en conduisant Fruges sur la voie du progrès et du modernisme. Avec la restauration de la mairie en 1997-1998, le rachat et la transformation des établissements Legrand et Botte. Mais surtout avec la décision prise par la municipalité frugeoise, en 1990, de créer une zone d’activités légères à la Petite Dîmerie. Qui depuis s’est bien agrandie puisque la troisième tranche est quasiment bouclée. Eugène Rolland a également beaucoup œuvré dans le monde associatif : à l’Association sportive Frugeoise comme joueur en 1945 puis comme dirigeant ; A l’Amicale laïque, au Comité St Gilliet, mais aussi comme délégué départemental de l’éducation nationale depuis 1973. Une vie de dévouement au service de ses concitoyens qui lui a valu de nombreux témoignages de reconnaissance. Il est médaillé jeunesse et sport, Chevalier des palmes académiques et titulaire de la médaille vermeil, communale, départementale et régionale.

Paul Fournier, Annie Grincourt, Guy Fauquembergues, Antoine Becquart et Jean-Pierre Bruneteau ont également été mis à l'honneur.