L'heure de la retraite a sonné pour le principal du collège Jacques Brel.
Nul principal de collège n'aura autant marqué son passage à Fruges que Jean Jacques Hilmoine, par ailleurs homme très engagé et personnage incontournable dans la cité comme maire, président de la communauté de communes... Jeudi soir à la salle Jean Luc Rougé, pour son départ à la retraite en présence d'une nombreuse assistance et d'un parterre de personnalités dont Mme Lecaillon : sous-préfète, Roland Huguet : président du conseil général, Jean Claude Leroy : député, Jean Claude Fauquette : inspecteur d'Académie, il a reçu les témoignages et hommages unanimes de toute la communauté éducative de l'établissement ainsi que de la communauté de communes. Il est vrai qu'il a contribué à faire de ce collège Jacques Brel, un collège avant-gardiste et novateur, à la notoriété reconnu jusqu'au Ministère de l'éducation nationale avec qui il a souvent collaborer pour mener à bien ses projets. Et ce dans de nombreux domaines : internat, sections sportives, projet d'établissement, lutte contre l'exclusion, nouvelles technologies appliquées, sections européennes de langues. Il est désormais copié et sert de modèle à bon nombre d'établissements en France. Il aura ainsi marqué à jamais des générations d'élèves mais aussi d'enseignants qui sont passés sous sa coulpe. Avec aussi sa casquette d'élu il aura participer activement à la rénovation du collège et à la construction de la salle de sports Jean Luc Rougé. Son adjoint Christophe Fontenier a retracé sa carrière avec son entrée à 16 ans à l'école normale d'Arras. Il débute sa carrière d'instituteur à Estrée Blanche et débarque à Fruges en 1969 au collège comme professeur d'éducation manuelle et technique. En 1985 il décide de rejoindre les rangs des personnels de direction avec un premier poste d'adjoint à Roubaix puis à Norrent Fontes. Deux ans plus tard, devenu principal, il prend la tête du collège de St Venant avant de poser définitivement ses valises à Fruges, en 1990, avec la réussite qu'on lui connaît. Il n'aura alors de cesse d'en faire un collège élitaire et égalitaire à la recherche de l'excellence pour chaque élève. Son ami de 40 ans Bernard Bourel, professeur, a évoqué le personnage entier et atypique "homme de pouvoir, son besoin de reconnaissance". Il voit en lui l'archétype du normalien, "grand défenseur de l'école laïque, du service public de l'éducation et des valeurs de la République, mais aussi de la formation et de la promotion sociale des élèves". Comme sur les terrains de rugby : " il a toujours prêché l'exemple, fort de ses convictions". L'intervention de Jean Claude Fauquette a également été très remarquée. Profitant également du départ à la retraite de Josiane Catto et Christine Leclercq, il a rendu un hommage appuyé aux ATOSS et à tout le personnel sans qui :" l'éducation nationale ne serait pas ce qu'elle est". Il a ensuite évoqué la réussite justement de cette école dans le Pas de Calais et la réintégration dans le public de 1301 élèves qui ont choisi de quitter le privé. En Jean Jacques Hilmoine il a beaucoup apprécié son franc parler et sa loyauté. Mais aussi le sens du dévouement de ce fils de mécanicien agricole qui n'a pas hésité à sacrifié sa carrière pour rester au collège de Fruges et poursuivre sa mission. "il fallait bien que ce moment arrive un jour" a conclu Jean Jacques Hilmoine qui estime : "n'avoir fait que son travail, rien que son travail mais tout son travail, humblement". Une mission qu'il a réussi à mener à bien avec le concours de tous et son message est clair : "vouloir faire sortir de la communauté éducative certains personnels, c'est casser une unité indispensable au bon fonctionnement de l'ensemble". Autre fierté pour le principal : l'internat "un outil d'éducation et de prévention pour prévenir la bascule vers la délinquance". Et d'affirmer : "qu'arrêter cette politique et la remplacer par des centres plus ou moins fermés est une erreur. C'est nier la capacité des enseignants à traiter les problèmes des jeunes dans un cadre éducatif, en s'appuyant sur des centres de motivation différents comme le sport". N'en déplaise à son épouse et sa famille, l'heure de la retraite n'a pas encore sonné dans tous les domaines pour Jean Jacques Hilmoine. Et c'est tant mieux pour la ville de Fruges et le canton qui ont encore besoin de lui. Et, bien qu'en congé de l'éducation nationale, il a déclaré qu'il restait toujours disponible pour d'éventuelles missions ponctuelles...