FRESSIN : Georges Bernanos « l’histoire d’un homme libre » mais un illustre inconnu aux yeux des fressinois ?
Fressin ne serait rien sans Bernanos et Bernanos ne serait peut-être rien sans Fressin. C’est en effet dans ce village, où le célèbre écrivain a vécu une partie de sa jeunesse, qu’il a puisé son inspiration et qui constitue le décor de ses romans les plus célèbres. Mais Georges Bernanos a beau être connu et reconnu dans le monde entier, sa renommée à Fressin a pâti d’une jeunesse tumultueuse. Cependant un documentaire réalisé tout dernièrement par son petit-fils Yves Bernanos et son petit-neveu Jean-Pascal Hattu pourrait bien contribuer à le réhabiliter en quelque sorte à leurs yeux en présentant un tout autre personnage : un homme moderne et visionnaire, en avance sur son temps. Ce film, coproduit notamment par France3Hauts-de-France, a été présenté en avant première à la population jeudi dernier à la salle municipale Delépine, en présence notamment de Marie Baville, sous-préfète de l’arrondissement, avant sa diffusion à la télévison. En effet, Georges Bernanos s’est ensuite beaucoup assagi au travers ses pérégrinations, quelquefois par la force des choses, au travers le monde. En Espagne notamment où il écrit Les « Grands Cimetières sous la lune », un violent pamphlet anti-franquiste qui aura en France un grand retentissement lors de sa publication, en 1938. De retour en France justement, deux mois avant les accords de Munich, il évoque la honte que lui inspire la faiblesse des hommes politiques français face à l'Allemagne de Hitler et le conduit à s'exiler en Amérique du Sud, au Brésil. Rentré en France en 1945, le général de Gaulle, voudra lui donner une place au gouvernement. Il refusera. Comme, pour la troisième fois, la Légion d'honneur. Ainsi qu’un siège à l'Académie française. Il reprendra alors son bâton de pèlerin et de visionnaire et il écrit "La France contre les robots", un essai dans lequel il dénonce la "civilisation des machines" et le nouvel ordre économique qui commence à se construire dans l'après-guerre. Et ensuite la « Liberté pour quoi faire ? », comme un avertissement au monde moderne face à la déshumanisation de la société et l'inconséquence de l'homme face aux progrès techniques effrénés qu'il ne pourra maîtriser. Des sujets terriblement « d’époque » qu’a évoqué Claude Vergeot, le premier magistrat de Fressin, en accueillant ses invités en compagnie d’Eliane de Rincquesen, présidente de l’association des Amis du patrimoine. Et de remettre à l’ordre du jour la Maison d’auteur, à Fressin, dont le projet avait été évoqué il y a bien maintenant une …. vingtaine d’année. Possibilité d’acheter le DVD auprès de l’Association.