FRESSIN : la Pommeroy : terrain d’expérimentation.

Depuis les années 80, les collectivités locales, les agriculteurs se mobilisent sur le bassin versant de la Canche pour lutter contre les phénomènes de ruissellement et d’érosion des sols, avec le soutien technique de la Chambre d’Agriculture. La lutte contre le ruissellement et l’érosion des sols agricoles constitue un des principaux enjeux pour le bassin versant de la Canche. Depuis 2008, le Symcéa (Syndicat Mixte Canche et Affluents) accompagne les Communautés de Communes du bassin versant de la Canche dans l’élaboration et la mise en place des aménagements d’hydraulique douce : haies, fascines et bandes enherbées. Si la mise en place de ces ouvrages (1 500 existants et 3 000 d’ici 2020 sur le bassin versant de la Canche) n’est plus sujette à polémique, leur efficacité sur la réduction des ravines et des coulées de boue n’étant plus à démontrer, aucune donnée scientifique n’existe pour le moment pour valider ce constat empirique.

Pour remédier à cette situation, l’Agence de l’Eau Artois Picardie (qui a prévu de dépenser 2 millions d’euros pour ce type d’ouvrages dans le cadre du XIXème programme de mesures), le Symcéa, l’Ecole des Mines de Douai, et la Chambre d’Agriculture se sont associés pour porter le projet de recherche Quasper (Quantification, Analyse et Suivi des Processus Erosifs sur le bassin versant de la Canche) qui prendra la forme d’une thèse de recherche à partir de septembre 2015.

Le petit bassin versant de la Pommeroy (54 ha sur la commune de Fressin) a été choisi pour accueillir cette expérimentation, qui constituera une innovation sur le bassin Artois Picardie. L’objectif est d’évaluer l’impact des ouvrages d’hydraulique douce sur la réduction des ruissellements. Pour cela, le bassin versant sera équipé d’appareils de mesures pour les paramètres suivants : pluie, débits, turbidité. Ils mesureront ces paramètres deux ans sans aménagements, puis les fascines et les haies seront réalisées, s’en suivront des mesures avec les ouvrages en place. Outre ces paramètres, le diagnostic initial s’appuiera sur la compréhension des phénomènes à l’échelle du bassin versant, de l’interaction entre les pratiques agricoles, le sol et la pluviométrie sur l’érosion. Ainsi, la participation des agriculteurs concernés du secteur est primordiale. Afin de présenter le contenu, le déroulé et les objectifs de l’étude, le Symcéa et ses partenaires sur le projet ont organisé une réunion d’information le mardi 7 avril à Fressin, au Foyyer rural mis à disposition par la municipalité, à l’attention des agriculteurs concernés. Ces derniers se sont mobilisés puisque 6 d’entre eux étaient présents sur les 7 concernés par le projet. Les objectifs de la réunion étaient de présenter les structures  intervenantes (Symcéa, école des Mines, Agence de l’Eau et Chambre d’Agriculture) et les stagiaires du Symcéa et de l’école des Mines de Douai, le calendrier prévu, le type d’information qui seront recueillies au cours des entretiens et de répondre aux éventuelles interrogations des agriculteurs. Ont donc été abordé lors de cette réunion les différentes mesures qui seraient effectuées sur les parcelles, à savoir la topographie précise des lieux, la cartographie précise des ravines et des parcelles, les analyses de sol et l’analyse des pratiques, avec le calendrier associé. Des premiers résultats ont aussi été présentés, par rapport à l’évolution du parcellaire agricole sur le bassin depuis 1947 (premières photos aériennes disponibles). S’en est suivi une discussion sur les aspects plus pratiques de l’étude, ainsi qu’une précision sur les aménagements qui seront mis en place sur le bassin, aménagements qui ont été négociés par la communauté de communes des cantons de Fruges dans le cadre de son programme de lutte contre le ruissellement et l'érosion des sols.