FRESSIN : Sur la route de la pierre et de Bernanos : rencontre avec Gérard Depardieu et Sandrine Bonnaire.
Sur sa route de la pierre qui sera inaugurée en 2011, la Communauté de communes veut créer un évènement littéraire autour de Georges Bernanos. C'est à Fressin que le célèbre écrivain, enfant puis adolescent, passa des vacances merveilleuses. Après de brillantes études, il se rallie alors aux écrivains de l'Action Française qui défendent la cause monarchique. Il manifeste à Arras et dans la région contre les prêtres et les libres-penseurs, ralliés à la République. On est alors en pleine séparation de l'église et de l'État. De 1906 à 1913, il poursuit ensuite ses études à la faculté de Droit de Paris (faculté catholique) et obtient sa licence en lettres et en droit. Il se mêle à la politique (il est même incarcéré en 1909 à la Santé) et collabore à l'Action Française. Les deux années suivantes, Gorges Bernanos dirige à Rouen "l'Avant Garde" un hebdomadaire royaliste. Il occupe alors dans la maison de Fressin, au second étage, une petite chambre dont l'unique fenêtre donnait sur la vallée. C'est à cette époque aussi que, pour affirmer devant tout le village ses convictions royalistes, il plante un drapeau blanc au sommet de la plus haute tour des vestiges de la forteresse des sires de Créquy. Mais durant toutes ces années "dans les profonds repaires de son âme" un monde imaginaire ne demande alors qu'à voir le jour. L'écrivain Georges Bernanos a trouvé sa voie. Après la guerre 14-18, bien que réformé il s'engage au 6ème Dragons (plusieurs blessures et citations), il revient à Fressin, marié et père de famille. Il a épousé le 11 mai 1917 Jeanne Talbert d'Arc, descendante d'un frère de Jeanne d'Arc, qui lui donnera 6 enfants. Devenu inspecteur en assurance pour les départements de l'Est, il s'installe à Bar le Duc en janvier 1924. Il ne reviendra jamais plus à Fressin. Il évoluera par la suite en s'éloignant petit à petit de la droite nationaliste et en particulier de son ancienne famille politique, l'Action française. C'est donc à Fressin que Georges Bernanos a puisé son inspiration et que Maurice Pialat a mis en scène un de ses plus célèbres romans "sous le soleil de Satan", en 1987. Et aussi incroyable que cela puisse paraitre, un peu dans l'indifférence générale. Pourtant Georges Delépine, le maire de l'époque se souvient très bien de cet évènement. Ce n'est pas en effet tous les jours que l'on peut côtoyer et manger avec Gérard Depardieu ou Sandrine Bonnaire. "L'équipe de tournage, composée d'une douzaine de personnes, est restée une semaine dans le village. Auparavant j'avais reçu Maurice Pialat, à sa demande, à la mairie pour les autorisations nécessaires. C'était la première et dernière fois que je le voyais car ensuite il est reparti et c'est Gérard Depardieu qui a dirigé la manœuvre, derrière et devant la caméra", évoque-t-il la tête encore pleine de souvenirs. "On avait mis la salle municipale à leur disposition et c'était Simone Tournet, la responsable de la salle, qui leur faisait à manger à midi. De la cuisine purement locale. Le soir ils repartaient dans leur hôtel. Je venais tous les jours m'enquérir de leurs besoins car l'église a du subir plusieurs transformation pour les besoins du film, avec l'aide de notre employé communal Alain Schunck. Et plusieurs fois j'ai partagé leur table et c'était un véritable plaisir. On parlait de tout sauf du tournage. Gérard Depardieu et les membres de l'équipe étaient très curieux, ils voulaient tout connaitre, la région, la vie des habitants.... Malgré leur statut de vedette, Gérard Depardieu et Sandrine Bonnaire étaient très abordables, voire d'une grande simplicité et gentillesse" souligne encore Geoges Delépine. Mais le souvenir qu'il garde gravé au plus profond de son cœur est la visite, à son domicile, des deux acteurs en fin de tournage. Gérard Depardieu est constamment restée avec une de ses filles, handicapée, l'entourant de son affection. Ils étaient venus remettre un chèque en guise de remerciement pour l'accueil reçu à Fressin. Un chèque qui est allée au bureau d'aide social puis offerte à une famille traversant une mauvaise passe. Gérard Depardieu aurait apprécié le geste.