FRESSIN : Il court, il court l'écrivain
Un peu comme le furet de la chanson, Thierry Maricourt poursuit ses déambulations dans le canton de Fruges : on l’a vu le 10 avril sur le marché de Fruges puis à la bibliothèque Boudenoot et enfin à Fressin où il avait donné rendez-vous à l’éditeur Vincent Valdelièvre (Ed. Sansonnet) pour un débat sur l’engagement à travers l’œuvre des écrivains. On le verra encore ce 14 avril à Embry, à 14h à la salle municipale, pour la présentation de son dernier album "Tout au bout de mon jardin" et le 17 à Royon pour un rallye-lecture (RDV à 14h30, à la salle municipale) toujours dans le cadre de la résidence d’écrivain et à l’initiative de la Fédération des Foyers ruraux du Nord-Pas de Calais. Il court, il court, l’écrivain…
Malheureusement, dans la bibliothèque du Foyer rural de Fressin, le public n’était pas au rendez-vous… La faute au beau temps ?... La déception a néanmoins vite fait place aux échanges d’idées : qu’est-ce qu’un écrivain engagé ? Peut-on parler de militantisme au travers des écrits ? Quel est le rôle des éditeurs ? Comment promouvoir les écrits qui donnent la parole aux exclus, aux chômeurs, aux licenciés (lire « Les mains bleues »1), au monde ouvrier, aux salariés (lire « Pour ne pas vivre idiot »2), au monde rural, au monde carcéral, aux Sans logis (lire « Calais dal »3)? Il y a beaucoup à faire. Cela passe par la maîtrise de la langue afin que chacun mette la même chose derrière des mots chargés de sens historique et d’idées. Cela passe par l’éditeur qui s’engage aux côtés des écrivains en prise avec la réalité : aucun écrit n’est anodin, un auteur est forcément engagé même si le mot dérange Thierry Maricourt. Quant à l’éditeur Vincent Valdelièvre, il choisit de s’engager avec ceux qui lui permettent une confrontation d’idées et rappelle que : la littérature est un lieu où l’on peut se confronter et où l’on peut progresser et faire évoluer son point de vue". Mais voilà, il rappelle aussi que 80% des écrivains publiés habitent Paris… C’est pas gagné…
La conclusion à Thierry Maricourt : "La parole est émancipatrice et mon but est d’inciter les lecteurs à se poser des questions. C’est parce que vous vous exprimez que je peux m’exprimer".
Rencontrez-le, cela en vaut vraiment la peine.
1- Les mains bleues ou l’histoire véridique de 541 licenciées de l’usine Levi’s de La Bassée (59)
2- Pour ne pas vivre idiot. Collectif sous la direction de Thierry Maricourt.
3- Calais dal. Roman issu d’ateliers d’écriture avec l’aide de Thierry Maricourt et de Vincent Valdelièvre.
Ces trois ouvrages sont édités par les Editions Sansonnet (73 rue de Rivoli à Lille).