Pour la défense de la présence postale en milieu rural : grande première et initiative originale.

Les postiers frugeois ont décidé d’innover et au lieu de faire grève ils vont offrir une journée de salaire à deux associations caritatives locales. A l’image d’un célèbre village d’irréductibles gaulois, le bureau de poste de Fruges est entrain de devenir un des bastions de la présence postale en milieu rural. Depuis le début de l’année les employés s’opposent à une réforme imposée par le centre de distribution de St Pol sur Ternoise. L’objet de la discorde : la suppression de services rendus à la population locale. Dans les campagnes le service postal a tendance à s’amenuiser avec des fermetures de bureaux (transformés en agence postale) ou des réductions d’horaires d’ouverture. Ainsi après Maresquel, Fléchin, Heuchin, voici maintenant le Parcq. Mais aussi à s’affaiblir. Comme à Fruges où l’heure du départ du courrier a été avancée. Désormais le facteur n’effectue plus qu’une seule levée de courrier dans les villages et plus du tout le samedi. Les objets en instance sont distribués le lendemain voire le surlendemain et les opérations financières traitées en deux jours. Dans les bureaux, l’abonnement aux boîtes postales (service payant) a été supprimé pour les particuliers comme pour les petites entreprises. Une situation qui va de pair avec des suppressions d’emplois et ne suscite guère de réaction des élus comme de la population d'ailleurs. Malgré le contexte local difficile, les employés de Fruges ont donc décidé de démontrer leur détermination, et leur solidarité, en participant à la journée de grève intersyndicale du 8 février prochain. Mais à leur façon. Ainsi pour ne pas pénaliser une nouvelle fois leur clientèle ils ont décidé de … travailler. Le bureau fonctionnera donc normalement : les guichets seront ouverts et le courrier distribué. Cependant ils vont offrir leur journée de salaire à deux associations locales : à Ensemble pour Lucas de l’Association Européenne contre les leucodystrophies (ELA) et à Avotra France pour un orphelinat à Madagascar.