Dans les foyers la tension monte pour la préparation de la kermesse St Gilliet. Mais qui étaient Pô Louche et Marie Robinet.

FRUGES : Un évènement à ne pas manquer : les noces d'or de Pô Louche et Marie Robinet.
Traditionnellement, le dernier dimanche d'août, ils ouvrent le célèbre défilé carnavalesque et folklorique de la Saint Gilliet à Fruges. Eux ce sont les deux géants Pô Louche (né en 1950, 3m 23) et Marie Robinet (née en 1953, 2m 92), qui effectuent à cette occasion leur seule et unique sortie de l'année. Quel étrange destin de ces deux sympathiques géants dont l'histoire est liée à l'existence de la kermesse St Gilliet. Cette dernière a été créée en 1921 par Emile Thillier, négociant en alcool, qui habitait alors au 4 place St Gilliet, pour redonner un peu d'animation à son quartier. Une initiative couronnée de succès durant de nombreuses années avant de s'essouffler. C'est en 1950 que les membres du comité, présidé alors par Arthur Jennequin, décidèrent d'avoir leur géant pour redonner un nouveau tonus à la kermesse. Ils cherchèrent alors dans le passé de leur ville. A cette époque on employait souvent à Fruges l'expression "grand comme Tobot". Il s'agissait du nom d'un couvreur qui vécut vers les années 1900. il était tellement grand qu'il pouvait mettre en place les premières tuiles de certaines toitures sans échelle. Mais par déférence aux personnes portant le nom, l'idée fût abandonnée. C'est finalement la commune de Créquy, pays ou l'on fabriquait des louches, des robinets en bois, qui attira leur attention. Et notamment un marchand de ce village qui au début du siècle dernier, parcourait les rues de Fruges avec une charrette tirée par un chien en criant "pot - louches" pour dire louche à pot. Il était habillé comme les campagnards de l'époque avec une casquette à pont, un mouchoir de couleur autour du cou et une "rouillère", un mot en patois qui désigne une blouse en coton. Ils décidèrent donc de baptiser leur géant, réalisé par Charles Piclin, "Pô Louche". Trois ans plus tard il fut envisagé de lui donner une compagne. On se rappela qu'à l'époque ou notre marchand de louches déambulait dans les rues, une marchande, son panier sous le bras, faisait du porte à porte pour proposer des robinets en bois pour tonneaux. On buvait énormément de cidre et de bière en fût à cette époque. La boucle était bouclée et elle fut affublée du joli nom de Marie Robinet, et on les maria en grandes pompes. Et depuis leur union dure toujours. Tout le monde sait que les géants ne meurent pas. Mais après cinquante années de vie commune il serait peut- être temps aux membres du comité St Gilliet actuel, que préside Fernand Cornu, d'agrandir la famille. Alors à quand un fils ou une fille pour Pô Louche et Marie Robinet ? Serge Dufour, secrétaire général du comité, y pense parait-il sérieusement.